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Les habitants des villes célèbrent la fête de l'Aïd au village

La joie des retrouvailles!

Les familles vivant en ville sont de plus en plus nombreuses à préférer passer l'Aïd dans les villages, car cette fête n'a de sens que si elle est partagée avec parents et grands-parents.

Le partage est une caractéristique sacrée de l'Aïd. Mais en Kabylie, à Tizi-Ouzou en particulier, ce trait est encore très accentué et vivace. Le jour de l'Aïd, ce ne sont pas les familles qui sont réunies mais plutôt tout le village. A la veille de l'Aïd, de la lumière parvient des maisons vides tout le long de l'année. Les familles vivant en ville sont de plus en plus nombreuses à préférer passer l'Aïd dans les villages. Les places des villages sont d'ailleurs plus animées avec la présence des enfants de ces familles parties ailleurs pour des raisons professionnelles. La joie s'en trouve démultipliée, avec la présence de cette catégorie.
D'ailleurs, l'occasion s'y prête parce que ce ne sont pas les moutons qui sont sacrifiés, mais plutôt un boeuf. Tous les villageois y prennent part dès la fin de la prière de l'Aïd et la cérémonie des visites chez les voisins. Les vieux s'en souviennent encore et racontent ces beaux jours. «Je me souviens encore. Quand j'étais enfant, mon grand-père m'emmenait sur la place du village, la matinée de l'Aïd. Après la prière à la mosquée du village, les villageois se regroupaient afin de se demander pardon pour des erreurs et des malentendus cumulés durant l'année. Tout de suite après, la place du village se remplissait. Vieux et jeunes se mobilisaient tous pour accomplir le rituel de l'abattage du boeuf», raconte un vieux du village Agouni Oufekkous. Aujourd'hui, c'est à peu près la même chose. La cherté de la vie comme la misère d'antan, est conjurée par la solidarité agissante des villageois.
A yaffajen, dans la commune de Boudjima, le village a coutume d'organiser Timechret à l'occasion des deux Aïds. La joie est plus grande lorsqu'elle est partagée» selon un vieil homme de la localité. Chez les citoyens de cette localité, les gens aisés paient les cotisations à la place des pauvres. « À la fin, les villageois se retrouvent, avec toutes les familles, qui ont des parts égales de viande et du coup on est tranquille de savoir qu'aucune famille ne passe l'Aïd sans viande. La joie sur les visages des enfants», explique-t-il. Pour ce faire, les responsables du comité du village annoncent à Tajmaât qu'une cotisation est lancée pour l'achat d'un boeuf, quelques jours avant l'Aïd. Un comité est ainsi mis sur pied pour recevoir les cotisations avant de donner l'argent à un autre groupe chargé de l'achat du boeuf. Les deux comités se retrouvent à la veille de l'Aïd, à la place du village, pour livrer les comptes. Le partage est sacré chez les villageois au point que ces dernières années, la tradition de Timechret n'attire pas uniquement les villageois. À la veille de l'Aïd, les villages s'animent de façon inhabituelle. Les familles sont plus nombreuses et la présence à la place du village est plus importante. Les enfants des villages habitant en ville, reviennent passer l'Aïd. Ces dernières années, il est en effet remarqué que beaucoup de familles habitant Alger ou la ville de Tizi Ouzou et même à Oran, reviennent aux villages pour passer l'Aïd en famille au sens le plus large du terme. «Je travaille à Alger où j'habite en famille, mais chaque occasion de l'Aïd, je ramène mes enfants au village pour passer la fête avec la grande famille. Je tiens beaucoup à ce que mes enfants passent l'Aïd avec leurs grands-parents, leurs oncles ou disons plutôt avec la famille»,affirme Ali, la cinquantaine, travaillant dans une société informatique. Madjid, lui, considère qu'il est toujours villageois bien qu'il habite Oran. «L'Aïd n'a de sens que s'il est fêté aux cotés de ses parents et grands- parents» explique-t-il. 

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