L'Expression

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Joie, désillusion et débats

La longue nuit du dépouillement

Des invités surprises se sont conviés à cette opération. À l’image de Djamel Belmadi, Riyad Mahrez ou même Dark Vador. Ils sont sortis des urnes…

Samedi, 12 juin 2021. On est dans un bureau de vote de Rouiba, dans la banlieue est d'Alger. Il est 20h00. Le chef de centre sonne la fin des votes pour les élections législatives. La cloche de cette école primaire retentit, les représentants des candidats sont au garde-à-vous! Après une journée électorale plutôt «tranquille», les choses sérieuses vont commencer. C'est l'heure du dépouillement des bulletins de vote. On prend quelques minutes pour que tout le monde se mette en place. Entre-temps, certains curieux arrivent. Il s'agit de citoyens venus assister au déroulement de cette opération. «On veut être sûr que notre voix ne sera pas détournée, mais aussi avoir la tendance des urnes», confie l'un d'eux.
Les délégués de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) confirment une dernière fois que tout est «O.K.» On ouvre les urnes. Certaines sont vite décomptées du fait qu'il n'y a pas beaucoup de bulletins. D'autres, prennent plus de temps. Elles comptent une dizaine d'enveloppes. Elles sont calculées et vérifiées d'après le nombre de participants de chaque bureau. «Il y en a 26, c'est le bon chiffre?», lance le délégué. Il est vite confirmé par les présents. Les enveloppes commencent à être ouvertes une par une. Le responsable de bureau tire le bulletin tout en montrant que l'enveloppe est vide. Il crie le numéro de la liste qui a reçu une voix. Elle est vite inscrite sur le PV par l'un de ses adjoints. Les représentants des candidats font de même sur leurs petits calepins. Certains, n'ayant pas entendu le numéro, lui demandent de répéter gentiment. Il s'exécute sans broncher. Chaque fois que le numéro 7 (FLN) ou le 33 (liste indépendante Alger la Blanche) est tiré, il y a des cris de joie. Cela s'explique du fait qu'il y a deux enfants de cette commune de l'Algérois qui se sont portés candidats dans ces deux listes.
La tendance penche plus vers le FLN, même si ce dernier semble «perturbé» par un invité surprise. Il s'agit des bulletins nuls! Ils sont plutôt nombreux. On a pu voir des enveloppes vides ou carrément remplies de faux bulletins imprimés par les votants pour l'occasion. Ainsi, Djamel Belmadi, Riyad Mahrez ou Dark Vador ont été «élus». Un jeune venu assister à l'opération de comptage des voix ricane.
Discrètement, il avoue à l'un de ses camarades qu'il est l'auteur de l'une de ces blagues. Il nous avoue avoir voté de peur que son abstention ne le défavorise dans l'attribution des logements LPA, une opération débutée dans les communes de la capitale à la veille de cette joute électorale. «C'est ma façon de justifier ma désapprobation», précise-t-il avec un large sourire. L'opération se poursuit. Les bulletins sont recomptés une deuxième fois. Ils sont placés en tas sur une table, rangés par listes. Un deuxième carnet est tiré. C'est celui qui porte le nom de chaque candidat. C'est l'heure de commencer la deuxième phase du dépouillement. Le délégué explique comment va se tenir cette étape. Certains ont du mal à comprendre. Il tente de les éclaircir. Cela semble les embrouiller encore plus. Mais ils finissent par hocher la tête en signe d'approbation. Il commence par donner les noms des personnes qui ont été cochées dans chaque liste. «Aucun nom sur cette liste», crie-t-il. Un autre bulletin: «Djouahra». Puis: «Aït Ameur»,...
Les responsables de l'Anie mettent une croix devant chaque nom.
Les «observateurs» des candidats écrivent eux directement les noms de leurs poulains. À un moment, des bulletins prêtent à débat. Il s'agit de ceux dont les noms ont été mal «écornés» par les votants ou dont le stylo a dépassé les lignes prévues. Certains estiment que ce sont des bulletins nuls, d'autres sont plus indulgents. Le délégué rappelle les recommandations de la Centrale pour ce genre de situation. Des discussions sont enclenchées, on tire les téléphones pour exposer la situation. Après quelques minutes, le verdict tombe. Certains sont effectivement considérés comme nuls, d'autres non. Les explications sont fournies, tout le monde tombe d'accord. Les choses se poursuivent sereinement jusqu'au dernier bulletin. Les PV sont signés. C'est enfin terminé... 

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