La nouvelle architecture de la diplomatie

La politique internationale qui reste le pré-carré du président de la République s'est restructurée à l'occasion du remaniement opéré le 18 novembre par le chef de l'État. Le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines a été doté d'un secrétariat d'État chargé des Affaires africaines, dont la gestion a été attribuée à Mme Selma Bakhta Mansouri, outre la nomination de Sofiane Chaib en qualité de secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger.
Ahmed Attaf reconduit en tant que chef de la diplomatie nationale qui était au four et au moulin sera donc épaulé dans ses différentes missions. La désignation du nouvel Exécutif, qui sera piloté par l'ex-nouveau Premier ministre, Nadir Larbaoui, est ainsi marquée par un redéploiement significatif de la diplomatie algérienne dont la visibilité s'est considérablement accrue depuis que l'Algérie siège au sein du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies en tant que membre non permanent. Sa priorité actuelle étant d'imposer un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au génocide du peuple palestinien planifié par l'entité sioniste depuis son agression barbare de la Bande de Ghaza. Un massacre en règle qui a connu son prolongement au Liban sous le feu des frappes meurtrières de l'aviation de l'armée sioniste. Cette nouvelle architecture intervient à un moment où le conflit armé russo-ukrainien risque de connaître une escalade qui donnerait une dimension aux conséquences désastreuses incommensurables. Le président américain sortant, Joe Biden, après plusieurs mois de demandes pressantes, a donné son accord au président ukrainien, Volodomyr Zelensky, pour utiliser les missiles américains ATACMS, d'une portée de 300 km, pour attaquer la Russie. Le président russe, Vladimir Poutine, avait prévenu qu'une telle décision signifierait que «les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie». Ce contexte géopolitique a probablement également contribué à la restructuration de la diplomatie algérienne. Le secrétariat d'État chargé de la Communauté nationale à l'étranger, nouvellement créé, pourra ainsi se consacrer à sa mission, celle de prendre en charge les préoccupations de notre communauté à travers le monde fortement impliquée, il faut le souligner, dans les mutations que vit le pays, au niveau économique notamment. D'importantes mesures ont été décidées par le président de la République au profit de la communauté nationale établie à l'étranger en vue de renforcer ses liens avec la mère patrie. Il y a les questions à caractère social, telles que la prise en charge de plusieurs prestations, la mobilisation pour la défense des droits des citoyens algériens à l'étranger, l'élargissement du système national de retraite aux ressortissants algériens à l'étranger ou l'affectation de quotas de logements sociaux dans le cadre des programmes nationaux de logement. La diplomatie algérienne en Afrique doit prendre une dimension significative sur le plan économique, en particulier eu égard au rang de premier plan qu'occupe le pays, que cela soit au niveau continental ou international et des opportunités que lui offrent les marchés continentaux. L'Algérie doit se préparer à accéder à de nouveaux marchés africains. «Les opérateurs économiques algériens sont invités à se préparer à accéder à de nouveaux marchés du continent en profitant de la Zlecaf et de toutes les opportunités offertes à cet égard», avait écrit, en juin dernier, l'ex-ministre du Commerce et de la Promotion des exportations Tayeb Zitouni sur sa page Facebook. Tout comme il restera à décoloniser le Sahara occidental, dernier bastion du colonialisme en Afrique, occupé par le Maroc.