L'Expression

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Le citoyen agacé par des manques injustifiés de plusieurs médicaments

La pénurie de trop!

En effet, la problématique de la pénurie du médicament, qui revient cycliquement depuis des années, passe pour être l'une des plus graves préoccupations des citoyens.

Lors du débat sur le Plan d'action du gouvernement, l'allusion au secteur de la santé a été effleurée par certains députés. La gestion de la troisième vague de la Covid-19 et la mortalité qu'elle a provoquée ont fait leur entrée au Parlement. Il y a là un signe d'une volonté de contrôler les actes de gestion du gouvernement. En période de congé, lors du déferlement de la Covid-19 durant le mois d'août dernier, des représentants de l'institution législative, notamment ceux de l'opposition, semblaient décidés à suivre le travail de l'Exécutif. La santé des Algériens sera donc suivie à la loupe par les élus du peuple. En tout cas, c'est ce qui ressort des débats à l'APN. La quatrième vague, attendue dans les prochains mois, compte tenu du taux de vaccination, fera autrement plus de bruit dans les milieux politiques, que la vague précédente. Le ministre de la Santé, qui s'en est tiré sans interpellation sur l'indisponibilité de l'oxygène médical l'été passé, ne bénéficiera pas du même traitement, pour la simple raison que le Parlement, avec ses deux chambres, sera en activité.
Cette interpellation sur la gestion de la pandémie vaut aussi pour la régulation des produits pharmaceutiques. En effet, la problématique de la pénurie du médicament qui revient cycliquement depuis des années, passe pour être l'une des plus graves préoccupations des citoyens. Les alertes sur la disparition de médicaments des officines se font malheureusement trop régulières et concernent des produits excessivement importants. Des médicaments vitaux disparaissent du marché et même dans les hôpitaux. Il est arrivé épisodiquement, que la Pharmacie centrale des hôpitaux annonce des ruptures de stock sur des médicaments dont on ne peut pas imaginer l'indisponibilité dans les structures sanitaires, à l'image de traitements pour des cancers de l'enfant. Cette situation a bel et bien existé et obligé des parents désemparés à recourir au système D pour assurer la «soudure» dans l'approvisionnement, en attendant que le produit soit importé par la PCH. Cet exemple n'est pas unique.
Le nombre de médicaments en rupture se compte par centaines, témoignent les pharmaciens. Le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) interpelle, régulièrement, les autorités compétentes sur ce phénomène qui, à force de se répéter, devient endémique. On en est arrivé en Algérie à ce que le Doliprane se vende sous le comptoir et parfois fasse l'objet d'une vente concomitante. Cela illustre le niveau de décrépitude atteint par un secteur, promis pourtant, à un avenir radieux.
Ces cassures régulières dans l'approvisionnement des officines et les structures sanitaires ont malheureusement favorisé le développement de comportements criminels au regard de la loi algérienne. Il s'agit des «importations par cabas» un commerce en toute illégalité, mais dont la pratique est très florissante aux quatre coins du pays. Le principe de ce «trafic» est on ne peut plus simple. Des «importateurs spécialisés» fournissent à des pharmaciens peu scrupuleux des médicaments inexistants en Algérie. Ces produits, qui ne subissent aucun contrôle de laboratoire une fois sur le territoire national, sont revendus à des prix prohibitifs. Le trafic n'est pas généralisé pour le moment, mais si l'on n'y prend pas garde, l'Algérie pourrait ressembler à des pays africains où de faux médicaments inondent le marché. Il y a effectivement dans l'incapacité des pouvoirs publics à stopper ce trafic par la fourniture des médicaments en quantité suffisante, matière à s'inquiéter.
Les succès remportés par l'industrie pharmaceutique en Algérie risque d'être réduits à leur plus simple expression, en raison de ces imperfections qui donnent du secteur du médicament, l'image d'un gros tonneau troué. Impossible de capitaliser les efforts fournis dans le développement de cette industrie, si en parallèle, on laisse se développer en marge de la profession, une véritable maffia, susceptible de se transformer en un monstre incontrôlable. Il faut que les responsables centraux du secteur admettent une bonne fois pour toutes, qu'en matière de régulation, de même que pour les stocks stratégiques de médicaments sensibles et vitaux, il y a encore énormément à faire.

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