La 13e édition a eu lieu ce week-end
Le tapis d'Ath Hichem dans toute sa splendeur
Derrière la beauté de cette carpette se cachent de gros problèmes qui rendent difficile la transmission de ce savoir-faire.
L'Association des femmes tisseuses d'Ath Hichem à Aïn El Hammam, a organisé, le week-end dernier, la 13e édition de la fête du tapis d'Ath Hichem dans une ambiance festive. La traditionnel tapis d'Ath Hichem, très connu en Algérie et à l'international, a connu des évolutions tant sur le plan technique que sous l'aspect commercial. C'est, d'ailleurs, ce qui a été mis en évidence lors de cette session qui a coïncidé avec la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la révolution.
La tenue de cette désormais incontournable manifestation a été, par ailleurs, réussie grâce à l'apport du comité de village Ath Hichem et de l'Assemblée populaire communale. Aussi, durant les trois journées des 30 et 31 octobre et du 1er Novembre, des activités artistiques et culturelles ont été au menu, parallèlement à une exposition permanente des tisseuses d'Ath Hichem ainsi que des exposants venus faire connaître leurs métiers dont notamment la bijouterie et la poterie. Durant ces trois jours, la place du village d'Ath Hichem a connu une intense animation culturelle avec des chorales et des ateliers d'apprentissage assurés par les femmes tisseuses dont l'art n'est plus à démontrer. Les visiteurs, très nombreux, ont été agréablement surpris par la perfection qui caractérise cet art perpétué pendant des siècles par les dames d'Ath Hichem. D'autre part, il faut reconnaître que derrière la beauté du tapis d'Ath Hichem se cachent de grands problèmes qui rendent, chaque jour, plus difficile la transmission de ce savoir-faire. En effet, les artisanes, c'est-à-dire, les tisseuses d'Ath Hichem, ont mis à profit l'organisation de cette exposition pour faire connaître les difficultés qu'elles vivent au quotidien. La matière première, qui est la laine, est aujourd'hui quasiment introuvable, ce qui contraint les tisseuses à recourir à la matière synthétique qui réduit grandement le prestige du tapis en général et de la qualité du produit mis à la vente en particulier. Les tisseuses d'Ath Hichem rencontrent également de plus en plus d'obstacles écouler leur production, faute d'un marché du produit artisanal organisé. Pour l'instant, les seules occasions de vendre sont les foires et les salons ou encore les rares Maisons de l'artisanat. Pour les spécialistes, la mise en place d'un marché du produit artisanal performant ne peut être réussie sans le développement d'une véritable industrie touristique.
Le produit artisanal a en effet besoin de touristes pour vivre et faire vivre l'artisan, chose qui n'est pas à l'ordre du jour actuellement, étant donné que l'activité touristique n'est même pas organisée sur le plan national. En fait, même le tourisme national n'est pas assez organisé pour permettre aux algériens de se déplacer à travers le territoire national à la découverte des richesses locales. Aussi, en attendant ce marché national, du produit de l'artisanat, les tisseuses d'Ath Hichem doivent encore s'armer de patience pour perpétuer la tradition, en la transmettant aux nouvelles générations. Une éventualité moins difficile qu'il y a quelques années grâce à la création, notamment, d'annexes spécialisées au sein des centres de formation professionnelle.