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Mazkouane à Béjaïa

Le village oublié...

Mazkouane, ce village martyr était classé premier village kabyle en termes de densité populaire, à l’indépendance.

Une densité de la population basée sur le nombre des noms de familles habitant ce village, victime d'un isolement presque total. Le village compte une quarantaine de noms de famille. Plus de 200 maisons s'y trouvent dont la plupart sont construites en pierre et couvertes par de la tuile romaine. En raison de sa situation géographique peu enviable, Mazkouane est désormais laissé pour compte, en dépit des orientations et des directives du président de la République, relatives à la prise en charge de ces hameaux classés zones d'ombre. Pis encore, il n'est même pas répertorié comme tel. Pourtant, le conseiller du président, chargé de zones d'ombre y a séjourné trois jours de suite en sillonnant tout le territoire de la wilaya. Comment se fait-il que ce village, perché sous le mont de Djoua, qui fait face au mont de Yemma Gouraya à moins d'un kilomètre, à vol d'oiseau, du siège de la wilaya ait été oublié, négligé et sacrifié, du coup exclu du programme réservé aux zones d'ombre. Pourtant, l'association du village est des plus actives sur le terrain. Elle n'est pas restée inerte en matière de revendications et autres démarches à saisir par qui de droit pour attirer l'attention des autorités concernées, à leur tête l'autorité de wilaya en charge de recenser et de classer les localités qui souffrent de la marginalisation relative au développement local. A-t-il été oublié, non considéré et marginalisé? Ou alors est-ce un simple oubli à inscrire sur le registre des inadvertances de l'administration? Tout porte à croire qu'il a été tout simplement laissé pour compte ou plutôt délaissé, puisque ses habitants ne sont pas du genre à fermer les routes et à engager des rapports de force sur le terrain. «Nous avons toujours agi en responsables compréhensifs, en tenant compte des programmes chargés des autorités locales. Mais force est de constater que sans bruit, du genre à engager des actions musclées, personne ne prête attention à nos écrits, nos sollicitations et autres», nous renseigne Sadeck Moullaoui, le président de l'association Thidukla N'Mazkouane, avant d'ajouter avec beaucoup de regrets: «Notre village est la Colline oubliée, village laissé pour compte à l'ère de la classification en zones d'ombre des régions isolées. À quand la prise en charge de nos revendications qui sont pourtant faciles à réaliser et qui ne demandent pas de gros et grands moyens?
Pour accéder au village Mazkouane à partir du chemin de wilaya N...il faut emprunter une piste de 1,8 km dont on n'arrive toujours pas à voir sa prise en charge pour la goudronner.
Les éboulements sont fréquents, rendant cette même piste peu praticable. Malgré les conditions de vie difficiles, ses habitants ne souhaitent pas quitter leur village. Mieux encore, beaucoup d'entre eux qui l'ont quitté reviennent et reprennent goût d'y vivre. Pourtant, Mazkouane fut l'un des premiers villages des Aït Bimoune à disposer d'une école primaire juste après l'indépendance, malheureusement fermée faute d'inscription d'écoliers dont les parents ont été forcés à l'exode pour gagner le chef-lieu de wilaya où il est plus décent et facile à y vivre. Mazkouane a payé très cher son désir d'indépendance et sa foi en une Algérie libre, démocratique et sociale, comme l'avait projeté la déclaration du 1er Novembre 1954. Et c'est cette Algérie-là, malheureusement, qui lui a tourné le dos. Le village manque de de beaucoup de moyens et de confort. À Mazkouane, l'Etat est totalement absent. Les habitants de ce mythique village méritent plus d'attention et de considération. L'Algérie nouvelle continuera-t-elle à tourner le dos à ce village qui était présent quand le devoir national avait fait appel à ses braves
hommes? L'Algérie nouvelle ne doit pas être qu'au service des villes et des régions urbaines, reniant ce genre de village qui pourrait devenir une force économique en permettant à ses habitants de regagner leur village, afin de cultiver leurs terres et développer leurs biens agricoles. Gaz de ville, électrification d'une deuxième partie du village, bitumage de la piste menant au village, le réseau mobile et fixe, sont autant de revendications pourtant très faciles à prendre en charge.

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