Redécoupage administratif, promotion de la démocratie, allocation pour les femmes au foyer ..
Les dossiers phares de Tebboune
La nouvelle Algérie sera démocratique à sa base et profondément sociale, si l’on suit le propos du président Tebboune.

Le président de la République a-t-il posé les balises du débat lors de la campagne électorale, et au-delà, lors de la prochaine mandature? La question est pertinente, lorsqu'on dissèque un peu ses propos lors de la rencontre qui l'a réuni aux représentants de la société civile à Tizi-Ouzou. Le chef de l'État a, en effet, posé la problématique du découpage administratif dans sa dimension économique et politique. Il a estimé cette action, qui doit se prendre au plus haut niveau de l'État, comme une «nécessité inéluctable». L'Algérie de 2024 avec ses 46 millions d'habitants doit pouvoir mieux se déployer dans les 2,3 millions de kilomètres carrés. Abdelmadjid Tebboune explique son intention réformatrice dans la perspective d'un second mandat en cas de victoire à la prochaine présidentielle par l'obligation de trouver «un équilibre entre les communes rurales et urbaines». Ancien responsable dans les collectivité locales sur plus de trois décennies, il a la posture de l'expert en la matière. Plus que cela, le Président ne voit pas seulement l'aspect de l'efficacité administrative. Il entend y adjoindre «le principe de la pratique démocratique». C'est dire que le chef de l'État, qui a choisi son auditoire pour exposer sa pensée, entend révolutionner les territoires. La nouvelle Algérie sera démocratique à sa base, si l'on suit le propos du président Tebboune.
Cette approche ne relève certainement pas du débat politicien, puisqu'il tire un exemple concret d'APC souffrant un déficit financier structurel. Le chef de l'État l'explique par des acteurs autres que simplement administratifs, soulignant que «l'organisation actuelle n'est plus adaptée à la réalité socioéconomique du pays». La dimension économique est essentielle pour chaque commune, que celle-ci soit rurale ou urbaine, semble dire le président Tebboune. L'essor économique des territoires est conditionné par la pratique politique au niveau de la première cellule de l'État. «La démocratie commence par la commune, d'où la nécessité d'ouvrir le dossier du découpage administratif, sinon nous allons encore perdre du temps», a insisté le président de la République, qui n'a pas hésité à se projeter dans un futur proche ou encore un passé tout aussi immédiat. «Les promesses et les programmes présentés par les candidats aux élections locales se heurtent souvent à une réalité différente. Il faut y remédier», a-t-il poursuivi. La réforme préconisée par le premier magistrat du pays place l'élu en position de premier décideur dans sa commune. Et c'est tout un nouveau schéma qu'il va falloir installer où l'administration n'aura pas le rôle prédominant qu'elle a présentement.
Sans dévoiler de détails sur ce nouveau découpage administratif, le chef de l'État a souligné son caractère prioritaire. Cette réforme passera par l'amendement des codes communal et de wilaya. Ces derniers «garantiront l'équilibre requis entre les communes rurales et urbaines, consacrant ainsi le principe du développement à travers toutes les wilayas du pays», a révélé le président de la République. En tout état de cause, la réforme repose sur un principe clair, celui que «le développement est un droit pour chaque citoyen algérien». Il reste que le président Tebboune n'omet pas de préciser que la «mise en oeuvre effective et la concrétisation de l'objectif escompté nécessitent des études approfondies». C'est pour cela que «les expériences de projets mort-nés qu'on a été obligé de convertir».
Cette nécessaire réforme doit donner un nouveau souffle à l'Algérie qui «s'oriente vers l'économie de marché». D'où l'urgence de changer de paradigme qui, durant «les années 1980 et 1990, l'État a jeté les bases d'un investissement centralisé». La nouvelle démarche oblige à donner plus de considération aux territoires. «Nous avons ouvert la voie aux Algériens pour qu'ils contribuent au développement et chaque citoyen peut investir dans son pays en toute sérénité. Nous avons réalisé ce qui ne l'a pas été pendant 20 ans», a affirmé le président de la République. Sur le volet social, le chef de l'État donne un indice très intéressant, en évoquant l'allocation accordée aux femmes au foyer comme participant «de la solidarité nationale». Sera-t-elle instituée dans le prochain mandat en cas de victoire à la présidentielle?