L'Expression

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Tayeb Chebbab, président de la Caci, à l’Expression

«On passe aux choses sérieuses en 2022»

Dans cet entretien, qu'il a daigné nous accorder, en marge des travaux de la journée d'information sur la loi de finances 2022 organisée, conjointement entre la Caci, le ministère des Finances et le ministère du Commerce, Tayeb Chebbab revient sur les différents volets de cette loi. Il en explicitera les principaux acquis économiques et sociaux. Les mesures d'encouragement et de promotion de l'exportation, ainsi que le fameux dossier des subventions publiques y figurent en bonne place dans son analyse de la loi de finances 2022.

L'Expression: Pensez-vous que les mesures contenues dans la loi de finances 2022, sont assez attrayantes pour drainer les IDE?
Tayeb Chebbab: À la première lecture de la loi de finances 2022, je peux vous dire que je suis certain que l'année 2022 sera, d'une manière générale, assez attrayante pour l'ensemble des investissements. Politiquement parlant, je peux vous dire que ce sera la première année où l'investissement, d'une façon générale, sera à l'honneur. Cela dit, les investisseurs sont invités dans le cadre de la loi de finances à se réorienter vers les Hauts- Plateaux, le Sud et le Grand Sud. Cela parce que c'est la solution, face à la saturation actuelle du Nord, que ça soit pour le transport ou pour d'autres raisons objectives. En revanche, la main- d'oeuvre existe dans les régions que j'ai citées et y est disponible, sans compter la profondeur africaine que nous recherchons, à travers une accentuation des activités commerciales et économiques de nos frontières. C'est là que nous devions concentrer nos efforts et investissements, étant donné les opportunités qu'offre le continent noir. Je pense qu'avec la Zone de libre-échange continentale africaine Zlecaf, devrait nous permettre de diversifier nos ressources, notamment en nous concentrant sur les frontières libyennes et approfondir et varier nos échanges avec les pays africains. Seulement, il faut consentir ces investissements qui seront un plus pour l'économie nationale. Nous devons également accentuer et diversifier nos échanges, à travers le rehaussement des volumes d'exportations des différents produits où nous excellons.

Vous abordez justement ce volet des exportations, qui est déterminant, quelles sont les mesures incitatives, introduites dans cette loi de finances, pour booster les volumes à l'export vers l'Afrique?
La loi de finances a apporté beaucoup de réponses à l'économie nationale. Je pense quand on supprime la TVA et presque toutes les autres taxes, cela veut dire que les pouvoirs publics sont disposés à booster ce secteur. C'est un message clair en direction des opérateurs. Cela, entre autres objectifs, dans le but d'encourager une plus-value en devises fortes. Globalement, c'est une bonne initiative. Seulement, nous devons disposer d'un plan infaillible et judicieux pour aboutir à de meilleurs résultats. Cela étant, l'Algérie ne devrait pas émietter ses efforts. Nous devons nous concentrer, en guise de démarrage, sur le continent africain. Ce qui manque, en fait, c'est une bonne planification pour investir, dans des conditions optimales, le marché africain. Nous parlons d'un marché dont le potentiel est de 1,2 milliard de consommateurs, répartis sur 54 pays. C'est un risque d'avoir un seul pôle d'échanges. Cela s'est confirmé avec la pandémie mondiale de Covid-19, y compris pour les grandes puissances de ce monde. Aujourd'hui, tout le monde veut investir en Afrique, Chine, Russie, Turquie, etc... Et c'est là que réside le fond du problème. Le pays qui consentira le plus de possibilités et d'opportunités aux investisseurs, réussira à remporter le challenge.

Bien que le volume des exportations connaisse une amélioration ascendante, englobant plusieurs secteurs, la cadence générale reste cependant quelque peu grippée. À votre avis, quelles formules faudrait-il emprunter pour booster davantage l'export?
On ne peut pas avoir une économie forte, sans disposer d'un minimum de stabilité politique et institutionnelle. Je pense que le 27 novembre, nous avons fini par asseoir l'édifice politique et institutionnel national nécessaire à la relance globale. Nous pouvons maintenant discuter entre nous, des meilleures voies à suivre pour améliorer nos performances. Je demeure convaincu qu'il faut, en matière d'investissements dans le secteur des exportations, cibler les marchés que nous devons intégrer. Pour cette nouvelle année 2022, nous devons conjuguer nos efforts, en vue d'une meilleure exécution des termes de la loi de finances. Je pense aussi, que le meilleur des investissements c'est de disposer d'une planification optimale et efficiente et définir les secteurs prioritaires et stratégiques dans le plan de l'export. Tout d'abord, ce sera l'agriculture en premier lieu. Ensuite, ce sera le secteur de l'industrie, qui devra prendre en charge l'excédent de production agricole. Pour cela, nous devons trouver les solutions idoines pour arriver à des objectifs optimisés.

Le secteur des mines est également promu à des objectifs ambitieux?
Ah oui, sans conteste! Le secteur dispose de projets qui représentent des investissements colossaux. Nous devons instituer des structures spécialisées dans le secteur. Nous avons le mégaprojet de Ghar Djbilet qui va incessamment être entamé, conjointement avec le consortium chinois. Et nous avons également les projets de phosphate à l'est du pays. Sans oublier les mines d'or à Tamanrasset. Le projet instituant la recherche de minerai précieux, intégrant la jeunesse dans cette partie de notre pays, à travers la création de microentreprises, est une initiative louable. Cela, sans compter cette économie du troc qu'il faudra aussi, préserver et développer dans nos frontières.

Le dossier des subventions n'a pas encore fini de faire des émules. Malgré l'élargissement de la commission nationale aux députés et à la société civile, les appréhensions demeurent amples. D'autant que des millions d'Algériens activent dans l'informel et n'émargent dans aucun fichier...
Je pense que, la loi 188 qui a fait peur à tort aux différents observateurs, ne vise pas à supprimer les aides, mais à les performer pour un meilleur ciblage des ménages et des démunis. Ce qui est bien dans cette loi, qui a longtemps constitué un tabou politique, est une aubaine qu'il faut saisir. Parce que la mise en application de cette loi sur les subventions publiques ciblées, nous conduira inéluctablement à opter pour la numérisation. Cela fait cinq ou six années que nous sommes en train de perdre du temps et à tergiverser sur ce dossier. Aujourd'hui, la loi 188 nous met devant un choix tranché, que nous devons assumer au plus vite, sans perdre davantage de temps. Disposons d'abord de nos statistiques, ensuite s'il y a des omissions, des exclusions ou des évictions, on peut réparer sur le fichier national. Cela exigera tout un cheminement et une procédure rigoureuse à suivre, minutieusement. Cette numérisation ne va pas régler uniquement un problème social, elle va nous permettre d'affiner nos données économiques et de disposer d'informations judicieuses et précieuses pour établir un tableau de bord complet et opérationnel. Il y aura une clairvoyance dans la planification et plus de transparence dans la gestion économique. 

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