La Journée du vivre-ensemble en paix célébrée à Bouira
Plus qu'un slogan, un code de vie
Le dialogue, la concertation et le partage sont les conditions essentielles au vivre-ensemble.
Le vivre-ensemble en paix n'est pas un slogan, un mot creux emprunté au vocabulaire du politiquement correct, un discours écrit sans grande conviction et balancé pour un micro dans un meeting.
Le vivre-ensemble en paix n'est pas un slogan, un mot creux emprunté au vocabulaire du politiquement correct, un discours écrit sans grande conviction et balancé pour un micro dans un meeting.
Le vivre-ensemble en paix est la capacité à vivre en harmonie au sein d'une société plurielle. L'expression suppose un effort sur soi: oublier ses différences pour se mettre au diapason de l'Autre. L'Autre, sous peine de déroger à la règle du vivre- ensemble, est, de son côté, astreint aux mêmes efforts.
La famille, l'école et même la société sont impliquées dans la construction de ce code, de ce système de règles de conduite. C'est ce qui ressort du texte onusien élaboré à ce sujet et lu et commenté à l'occasion de la Journée du vivre-ensemble en paix, par Mme Kaci, cheffe de service de l'animation culturelle à la Maison de la culture. Cette responsable qui avait le souci de toucher le plus de monde possible, à cette occasion, avait opté pour la Maison de l'environnement, un lieu très fréquenté du public. Son souci d'associer les établissements scolaires à la célébration de cette journée qui tombe le 16 mai, s'est heurté à la période des examens. Mais le hasard a pourvu à cet inconvénient. La crèche Elina d'El Hachimia, en excursion ce jeudi avec ses 22 enfants, s'est prêtée d'autant plus volontiers, à ces festivités, que le but de cette sortie était la Maison de l'environnement.
Au débat, le concours de dessin sur le thème général du vivre-ensemble en paix n'avait pu attirer que 4 enfants fournis par la direction de la Maison de l'environnement, qui collaborait à cet évènement: Douaa M., en 4e AP, Sarah B.,3 ans et Émilie D, en 5e AP qui, s'exprimant en français, rêve de devenir pilote. Mme Zakia M. leur prof de dessin les couvait de l'oeil. Le vivre-ensemble en paix pour cette prof passe par le dessin qui permet de travailler et de rêver ensemble.
De l'autre côté de l'allée, la peintre plasticienne, Chahrazed Naoui, exécutait une fresque. Elle allait mettre plus d'une heure pour la réaliser. Quand, enfin l'oeuvre achevée et livrée à la curiosité de tous, on pouvait remarquer un pigeon blanc fendant l'azur et un rameau d'olivier, symbole de la paix.
Un peu plus tard, se joignant à la fête, les 22 enfants de la crèche Elina ont permis d'orienter le message à délivrer par cette journée: le vivre-ensemble, c'est l'affaire de personnes conscientes et responsables. Mais cette conscience et cette responsabilité doivent agir en amont afin que la graine de la paix puisse peindre dans un terreau fertile et vierge: l'enfant. Une bonne éducation qui met côte à côte le fils du pauvre et le fils du riche, l'enfant du haut fonctionnaire et l'enfant du paysan sans autre souci que de créer les conditions d'une bonne camaraderie qui ne s'oubliera jamais, jusque dans l'émulation, est primordiale pour la réalisation de ce projet social qui est le vivre-ensemble en paix.
De ce côté-ci de l'allée qui partage le parc de l'environnement en deux se déroulaient ce concours de dessin, cette exposition de tableaux assortis du texte onusien sur le vivre- ensemble en paix, objet d'un commentaire judicieux de la part de la cheffe de service de la Maison de la culture. De l'autre côté de l'allée, de la musique, des chansons et des danses d'enfants menés par deux jeunes clowns. Puis à une autre table, quatre ou cinq petits concourant à l'épreuve de dessin. «Je leur apprends à travailler ensemble. À se prêter des objets, un crayon, une gomme, une règle. Ce sont les gestes de base qui créent les conditions du vivre-ensemble en paix, déclarait la directrice de la crèche. «Au début, c'est difficile, reconnaissait-elle, mais, peu à peu, les caractères s'adoucissent et tout le monde finit par s'accepter et s'aimer. Notre but est d'établir des liens entre tous les enfants. C'est ce que recherchent aussi leurs parents quand ils amènent leurs petits chez nous.»
Mme Wissam Boussaïd, la directrice de la Maison de l'environnement, qui abondait dans ce sens, voit «dans le dialogue, la concertation et le partage les conditions essentielles au vivre-ensemble en paix».