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Prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan

Quel impact sur l’Algérie?

La débâcle américaine en Afghanistan, après 20 années d’occupation, suscite des interrogations, notamment ici à Alger, quand on garde à l’esprit le rôle des Afghans arabes qui partaient guerroyer contre les Russes, pour revenir ensuite appliquer ce qu’ils ont appris là-bas à Peshawar.

La situation n'est pas de tout repos à Kaboul, depuis le départ des Américains. Le monde retient son souffle parce que - exception faite de Doha- personne ne connaît les appétits du gouvernement qui sera bientôt annoncé. Mais le ton est donné; ce sera un régime islamiste dans le sens plein du terme, le second dans le monde après l'Iran.
Même si Alger garde de bonnes relations avec les Ayatollahs de Téhéran, on ne sait quelle serait la nature de celles qu'elle envisagerait avec les talibans de Kaboul, quand on garde à l'esprit le rôle qu'avaient joué ceux qui revenaient de Peshawar pour donner vie au GIA. Il faudrait peut-être rappeler que les principaux chefs du groupe sanguinaire qui avait ébranlé le pays pendant de longues années avaient tous fait école à Peshawar. Les Layada, Moh Leveilly, Kari Said et tous les autres qui avaient mis le pays à feu et à sang sont revenus de là-bas.
S'agit-il d'une vieille histoire ou les choses risquent de se reproduire? Dans tous les cas de figure, Alger reste sur ses gardes. Car rien n'est à négliger quand on sait que nos malheurs peuvent venir de n'importe quelle sphère du globe lorsque notre jeunesse perdrait ses repères et se mettrait à courir derrière des mirages. Ce qui s'est produit au début des années 80 n'est pas une vue de l'esprit, mais elle est l'image bien réelle de la plaie qui ne s'est pas encore refermée.
Pour l'heure, la situation à Kaboul interpelle le monde entier. Après la déroute des Américains et la ressemblance frappante avec Saigon en 1973 ou Alger en 1962 (la destruction de l'arsenal militaire américain nous fait rappeler la «terre brûlée» de l'OAS), on est en droit de s'interroger sur les débordements et les influences qui pourraient avoir lieu sur le Monde arabe en déliquescence, de Baghdad à Tripoli, en passant par Damas.
Le MAE semble prendre ses devants, en opérant une vaste recomposition de ses chancelleries à l'étranger, pour plus de prévoyance, en prenant une avance sur le cours des événements, notamment chez nos frères de Doha avec lesquels on a rétabli les relations. Inutile de dire que nos rapports avec Ankara sont au top. Car il faut souligner que tout se concocte dans ces deux capitales, depuis le retrait du dernier soldat américain de Kaboul. Certains diplomates occidentaux proposent de déplacer leurs ambassades à Doha pour mieux suivre les évolutions à Kaboul.
Pour l'heure, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, malgré les signaux de détresse comme les marches de femmes à Kaboul ou les images «révoltantes» des talibans dans le Palais présidentiel ou leur démonstration de force dans les rues, le monde qui les entoure les observe attentivement. Et ils le savent. La situation nous fait rappeler Tripoli, quand les jeunes loups avaient pris le pouvoir en 1969.

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