L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Candidats aux élections locales

Quel profil pour quel maire?

Le citoyen lambda n'a jamais tenu compte de l'appartenance politique du maire de sa commune. C'est, d'abord, le premier responsable de l'ordre public, de la santé, du logement, de l'hygiène, de la pluie et du beau temps. Il doit répondre de tout quand les choses ne tournent pas rond.

Du point de vue partisan, on se dit toujours que «notre candidat serait le meilleur pour gérer ça», c'est-à-dire qu'on pense franchement qu'un maire issu de notre parti ferait des miracles. Il n'y a rien de plus faux. Le candidat aux locales doit d'abord avoir une aura intacte parce que les électeurs vont décortiquer sa filiation, s'il fait partie d'une famille respectable ou l'inverse, s'il n'a pas des antécédents fâcheux, son instruction, ses relations, ce qu'en disent ses camarades qui l'ont fréquenté de l'école à l'âge adulte, etc. Il doit jouir du respect unanime de la communauté. Comme il doit avoir fait preuve de savoir-faire, de savoir prendre les bonnes décisions dans sa vie de tous les jours. Il doit, en somme, être le bon, si ce n'est le meilleur exemple, pour pouvoir gérer leur commune.
La veille de l'avant-dernier mandat communal, un jeune, instruit, issu d'une famille aisée de révolutionnaires qui a donné au moins cinq martyrs en un seul jour, voulait se présenter dans ma commune d'origine, mais n'a pas trouvé de parti pour le parrainer; il a fait le tour du village, puis est tombé sur des gens du RND qui ont très vite réagi, contrairement à ceux du FLN et d'autres partis qui lui ont posé un tas de questions sur son adhésion qui devait cumuler un certain nombre d'années, sans lui accorder le moindre intérêt. Il s'est présenté donc, au nom du RND, qui ne cassait pas des briques à cette époque et a gagné parce que sa famille était très respectée dans la contrée.
Il a retroussé les manches et s'est mis à travailler. Avant son mandat, Boukadir, la capitale de Taïwan, comme on disait, était devenue invivable, surtout le jour du marché hebdomadaire. Le flux de véhicules etait tellement dense qu'on ne pouvaitt évacuer ni les morts ni les malades vers l'hôpital de Sobha, à deux pas du village. Il a carrément créé un périphérique où des portes permettaient l'accès de toutes parts à l'agglomération, sans aucun casse-tête. Comme il a nettoyé le centre-ville, en créant de nouvelles bâtisses administratives très agréables à voir, avec jardin et toutes les commodités. Bref, il a généré un bol d'air dans sa cité.»
El Khroub (Constantine), où le professeur et ancien ministre sous Kasdi Merbah, Aberkane (issu du FLN), était maire pour une certaine période. Le village avait retrouvé sa gaieté et son bien-être. Même les écoles ont été peintes de couleurs gaies, où les élèves se rendaient en chantonnant.
On peut citer un tas d'exemples de maires qui ont laissé leurs traces dans leur commune par leur savoir-faire, pour dire que le choix d'un candidat aux locales doit, d'abord, répondre aux attentes de ses électeurs parce qu'ils doivent savoir, au préalable, qu'il serait à la hauteur de sa mission.
Lorsque les élections communales sont devenues ce qu'elles sont et que les choix des candidats sont faits à travers des considérations farfelues, on découvre, au fil des jours, que l'élu vient, de manière générale, pour faire évoluer sa situation sociale avant toute chose. Cela reflète à merveille le qualificatif de «clan», lorsque tous les militants se liguent contre leur communauté pour choisir celui qui va servir d'abord leurs intérêts, quitte à dresser la population contre eux.
Les contraintes imposées aux candidats indépendants, parce qu'ils n'ont pas de parrainage partisan, semble être un frein pour les cas comme ceux qu'on vient de citer. Il est évidemment, impératif d'avoir un parti derrière soi ou, le cas échéant, un groupe de personnes motivées qui vont entreprendre la collecte des signatures et la mobilisation des électeurs.
Tout compte fait, le choix d'un maire obéit d'abord à la cité. Le candidat idéal à la commune serait celui qui jouit de la notoriété, sans tenir compte de son appartenance politique. Car il est vrai que le militantisme aide à la formation politique, à faire apprendre aux gens la discipline, un savoir-faire en politique, etc. Mais, par les temps qui courent, on apprend plus comment éliminer ceux qui sont plus qualifiés que nous et nous empêcheraient de nous trouver une place au soleil.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours