L'Expression

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Rendre à César ce qui lui appartient

L'Algérie ne peut pas se permettre d'enregistrer une perte sèche de milliers de milliards de DA en regardant sans réagir la détérioration des outils de production de sociétés financées par le Trésor public!

Le grand mouvement de contestation populaire en Algérie n'a pas seulement mis fin au régime de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Il a aussi été à l'origine de la large campagne de lutte contre l'argent sale et l'emprisonnement de dizaines d'ex-hauts responsables de l'état et d'hommes d'affaires, tous mêlés à de très lourds dossiers de corruption. Cependant, la mise à l'ombre des anciens oligarques a créé un imbroglio juridico-politique car les dizaines de sociétés et usines, propriétés des oligarques, activant dans plusieurs domaines, notamment dans le montage automobile, le bâtiment, l'agroalimentaire, pharmaceutique, Btph, etc, sont depuis en mode veille et des milliers de travailleurs se retrouvent dans une situation incertaine. L'exemple le plus frappant est celui de L'Etrhb de Ali Haddad, dont le versement des salaires a été tributaire d'une décision de justice. En 2020, l'ex-ministre du Travail avait fait état, de la perte de pas moins de 51000 postes d'emploi, suite à la fermeture uniquement des usines de montage automobile et à l'arrêt de l'importation des produits destinés au montage des appareils électroménagers. Et ce chiffre est beaucoup plus important si l'on rajoute les emplois des nombreux autres secteurs. En plus de la perte de l'emploi, il y a la perte de l'activité de ces entreprises et des outils de production, financés à coups de milliards de DA par l'Etat. Faut-il aussi souligner que face à la rupture de la chaîne de production de certains produits alimentaires comme l'huile de table et les pâtes alimentaires, le manque s'est vite fait ressentir. Il suffit de rappeler la pénurie de l'huile qui avait nécessité l'intervention du chef de l'état en personne. Abdelmadjid Tebboune avait donné ordre à son ministre de chercher une solution immédiate et d'engager le transfert de propriété de l'usine de Jijel appartenant aux frères Kouninef. Elle relève désormais du Groupe public Holding Madar. Cette «nationalisation» a éclairé les autorités sur le sort qu'elles doivent réserver aux autres entreprises dont les patrons sont emprisonnés, à savoir les Etrhb, Sovac, Condor ou encore Tahkout et Ival. Car, au début, ces sociétés, saisies par la justice ont été confiées à des experts financiers chargés de gérer les affaires courantes. Ces derniers ont été finalement remplacés par des managers issus, pour la majorité, du secteur public afin de lever le blocage et permettre à ces entreprises de reprendre leur souffle, d'autant qu'à l'instar de toutes les sociétés, elles aussi ont été très impactées par la crise sanitaire, l'objectif étant d'assurer la pérennité des activités desdites sociétés et de leur permettre de préserver les postes d'emploi et d'honorer leurs engagements envers les tiers.
Et c'est exactement ce que doit faire l'état car, l'Algérie qui a besoin de rebooster sa machine économique ne peut pas se permettre d'enregistrer une perte sèche de milliers de milliards de DA, en regardant, sans réagir la détérioration des outils de production de ces entités financées par le Trésor public. Nationaliser ces entreprises est donc la démarche la plus appropriée à suivre. L'Etat est en droit de transformer ses dettes et créances fiscales en participations dans le capital de ces entreprises. En finalité, l'état ne fait que reprendre ses biens! 

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