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Classe politique, personnalités et associations se démarquent du FN et ses hérauts

Retailleau divise les français

Ce ministre «pyromane» est au coeur d'une tourmente politique sans précédent. Ses déclarations et sa gestion de l'affaire concernant l'influenceur Doualemn ont déclenché une vague d'indignation, tant au sein de la classe politique que dans la société civile.

La France plus que jamais dévissée! Après la crise politique née de la dissolution du Parlement, ce sont les attaques contre l'Algérie qui ont provoqué l'indignation d'un grand nombre de Français. En effet, les langues se délient de l'autre côté de la Méditerranée, et les réactions s'enchaînent! Classe politique, des syndicats et des associations se démarquent du FN et ses hérauts. La France insoumise et ses 71 députés a vivement réagi à ce qu'elle qualifie d'escalade d'agressivité irresponsable contre l'Algérie. «Depuis quelques jours, plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s'emploient à créer une escalade d'agressivité irresponsable contre l'Algérie», a réagi le parti de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué. «Tous les prétextes semblent bons. Certains dirigeants français jouent une absurde logique de revanche sur l'Algérie et utilisent un vocabulaire guerrier totalement inacceptable», souligne la même source, mettant en avant le jeu dangereux de l'alliance entre le Rassemblement national, une certaine droite et les forces occultes. LFI soutient que ce «ton est insupportable pour des millions de Français intimement liés au bonheur commun de nos deux peuples». «Le différend entre la France et l'Algérie au sujet de l'expulsion de l'influenceur algérien Doualemn ne doit pas se régler autrement que par l'application du droit», ajoute-t-il, taclant au passage le porte-voix de cette alliance au gouvernement français, Bruno Retailleau, en l'occurrence, ministre de l'Intérieur. «S'ils sont confirmés, ses propos appelant à la violence, notamment contre un opposant au régime algérien, sont inacceptables. Mais ils ne peuvent conduire à priver le mis en cause de ses droits», poursuit la même source en appuyant l'argumentaire de notre ministre des Affaires étrangères. 
 
«La guerre est finie depuis 62 ans!»
«En toute circonstance, la France doit être respectueuse du droit des personnes. Aucune situation particulière ne doit servir d'alibi à une volonté de détérioration supplémentaire des liens entre nos deux pays», insiste-t-il avant de remettre une couche sur Retailleau. «La manière dont il s'est illustré depuis son entrée au gouvernement par ses attaques contre l'État de droit, ou pour réhabiliter la colonisation, entretient l'escalade et tente de forcer la confrontation et est aussi abjecte qu'irresponsable», dénonce-t-il fermement. 
«L'accord franco-algérien de 1968, qui régit les conditions de circulation et d'installation entre nos deux pays et auquel s'en sont pris Éric Ciotti comme Gabriel Attal, a déjà été complètement vidé de sa substance depuis cette époque. Les attaques contre lui ne servent qu'à alimenter des fantasmes irresponsables et blessants pour nos deux peuples», explique-t-il. «Avec l'Algérie, comme avec d'autres pays d'Afrique, le renoncement à toute posture de domination néocoloniale est la base de toute relation équilibrée, c'est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun», insistent les députés de LFI. 
 
«La béquille de la macronie...»
«Après avoir fait repousser la France de partout sur le continent africain, ce pouvoir veut-il opposer à présent notre propre peuple avec tous nos proches voisins et parents par des provocations qui l'affligent et dont il ne veut pas?» s'interroge-t-il. «Nous exprimons notre inquiétude et notre très vive opposition à cette escalade insupportable pour des millions de familles françaises qui vivent une relation directe d'affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien», met-il en avant. La France insoumise rappelle que «la guerre est finie depuis soixante-deux ans». «Nos peuples peuvent-ils avoir enfin le droit à une relation normale, faite de respect mutuel et de relations apaisées», conclut-il ce plaidoyer qui montre que le fossé continue de se creuser entre Macron et le reste de la France. Surtout qu'il ne s'agit pas de la seule réaction aussi vigoureuse contre la sale guerre politico-médiatique qu'une certaine France est en train de mener contre l'Algérie. 
Manon Aubry, eurodéputée et également membre de La France insoumise, avait donné la voix à son parti. Elle a qualifié les propos de Retailleau de «colonialistes et honteux» lors d'une intervention au Parlement européen. «Ce discours est une insulte aux efforts de rapprochement entre nos deux pays», a-t-elle déclaré. Pour elle, «le RN et l'extrême droite sont devenus la béquille de la macronie». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a aussi dénoncé une «stratégie électoraliste éculée» visant à séduire l'électorat d'extrême droite. «Ce n'est pas en stigmatisant un pays ami et en réveillant les blessures du passé que l'on construit une diplomatie digne de ce nom», a-t-il affirmé lors d'un meeting. Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, a également fustigé le ministre. «L'Algérie est un partenaire stratégique pour la France. Cette rhétorique populiste nuit gravement à nos intérêts», a-t-elle déclaré dans un communiqué, rappelant l'importance d'une coopération équilibrée, notamment dans les domaines économiques et énergétiques. 
 
L'escalade de trop
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a, pour sa part, regretté le choix d'une confrontation inutile. «Le respect de l'État de droit et des procédures judiciaires doit primer. Pourquoi expulser sans juger? Ce gouvernement semble vouloir envenimer les relations avec l'Algérie.» 
Des personnalités de renom, comme l'historien Benjamin Stora ou l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, ont également exprimé leur inquiétude. Même des figures intellectuelles, souvent associées à des positions conservatrices, telles que Michel Onfray et Alain Finkielkraut, ont dénoncé une «escalade injustifiée». La société civile, les associations d'amitié franco-algérienne, ainsi que la communauté algérienne en France - forte de plusieurs millions de personnes - font entendre leur voix. 
«Ces provocations sont contraires aux valeurs de l'État de droit et à l'histoire commune de nos deux peuples», affirment des collectifs citoyens. Bruno Retailleau, accusé de souffler sur les braises d'un passé douloureux, se retrouve de plus en plus isolé. «Ce genre de discours irresponsable ne fait qu'envenimer les relations déjà fragiles entre nos deux pays», a critiqué Ségolène Royal, deuxième à l'élection présidentielle française de 2007. Les appels à la démission du ministre se multiplient, alors que cette affaire accentue une crise politique qui ébranle le gouvernement. Pour Emmanuel Macron, déjà fragilisé par des tensions sociales et une opposition grandissante, l'affaire Retailleau s'apparente à une «balle tirée dans le pied». 
La France se retrouve plus divisée que jamais, à l'heure où des millions de familles, profondément attachées aux liens historiques et culturels avec l'Algérie, réclament un apaisement et un respect mutuel. 
Une tempête politique qui laisse présager une suite de mandat tumultueuse pour le président français.

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