L'Expression

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Entre technocrates, personnalités de la société civile et cadres politiques

Scénarii pour un gouvernement

La nature même de la majorité présidentielle apporte à Abdelmadjid Tebboune la possibilité de choisir entre trois options dans la formation de l'exécutif.

Les chiffres des élections législatives, annoncés par l'Anie n'ont pas été contestés. Chaque famille politique ayant pris part au scrutin s'est vue dans le score réalisé. Aussi, les 200 recours déposés par les uns et les autres ne devront pas changer substantiellement les équilibres des forces au niveau de l'APN. Et au vu des déclarations des vainqueurs, l'option d'une coalition de partis qui marcheraient dans une logique de majorité présidentielle est quasiment acquise. Ça l'est d'autant plus qu'aucune formation politique n'est en mesure d'imposer son propre programme. à défaut de «naviguer» seul, le FLN, le RND, El Moustakbel, les indépendants et peut-être même le MSP, chacun en ce qui le concerne, tenteront d'agir d'une manière ou d'une autre sur le programme du président de la République pour y trouver une place dans un gouvernement de majorité présidentielle. Celui-ci pourrait aussi prendre la «coloration» d'un gouvernement d'union nationale. Cette option qui renforcerait le front interne et donnerait aux électeurs matière à satisfaction, fait son bonhomme de chemin. à ce propos, le conseil consultatif du MSP tranchera sous peu la question d'une très probable offre de participation dans une large coalition partisane qui trouverait un prolongement au sein de l'Exécutif. Le «oui» du parti islamiste ouvrira une perspective assez intéressante, donnant au président de la République l'opportunité de former un gouvernement intégrant toutes les sensibilités du paysage politique national.
Si la perspective est salutaire, en ce sens que pareil Exécutif aura le bénéfice de la représentativité populaire, elle demeure néanmoins, difficilement réalisable, si l'on tient compte de l'équilibre nécessaire à réunir, proportionnellement au poids électoral de chaque parti. Cela ne laisse pas moins une marge de manoeuvre au chef de l'Etat dans la formation du gouvernement. La nature même de la majorité présidentielle apporte à Abdelmadjid Tebboune la possibilité de choisir entre trois scénarii possibles dans la formation de l'Exécutif. Il pourra se contenter d'un gouvernement représentant les formations politiques composant sa majorité. Lesquels ministres seront proposés à un Premier ministre que désignera le Président. Ce dernier aura, bien entendu, un droit de regard sur les membres du prochain gouvernement. Mais la responsabilité incombera totalement au Premier ministre qui sera comptable devant le Président et l'APN.
Le second scénario qui pourrait se présenter consiste à voir un rôle plus actif du chef de l'Etat dans le choix des ministres. Il pourrait, et c'est son droit constitutionnel, nommer ses propres hommes à des postes qui relèvent de la discrétion exclusive du premier magistrat du pays. Les Affaires étrangères et la Défense figurent en tête de liste de ces portefeuilles sensibles. Le profil de ces ministres peut très bien ne pas cadrer avec la coalition gouvernementale. Des compétences avérées et non partisanes. En d'autres termes, des technocrates aguerris qui ne courent pas les directions de partis politiques. Le chef de l'Etat peut étendre son empreinte sur l'Exécutif en confiant d'autres portefeuilles à des cadres quelque peu spécialisés. Il existe, en effet, dans l'actuel gouvernement des ministères assez «techniques» et dont les missions tiennent à coeur au chef de l'Etat. Le département chargé de promouvoir les start-up en est l'un des exemples. Les partis de la coalition se partageront d'autres ministères, non moins importants, à l'image du Commerce, de l'Industrie et autre Agriculture. Leurs locataires appliqueront le programme présidentiel.
Le troisième scénario consistera à l'association de la société civile dans la coalition présidentielle et son intégration dans l'Exécutif. Dans ce cas de figure, le prochain Premier ministre conduira une équipe à deux ou trois profils. Il y a d'abord un dosage de personnalités issues de la société civile qui siègeront aux côtés de ministres partisans. L'autre possibilité sera que le président nommera un gouvernement formé de ministres choisis par les partis, d'autres puisés dans la société civile et un certain nombre de technocrates aux compétences indiscutables.
Le président de la République, qui n'a jamais caché son intention de donner à la société civile le rôle qui devrait lui revenir serait peut- être enclin à opter pour la dernière option, à savoir réaliser un savant dosage entre les partis, les technocrates et la société civile. Il faut dire que dans de nombreux pays, c'est sur ces trois piliers que reposent les gouvernements.

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