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Excédé par les interminables procès

Sellal perd son humour

Jeudi, face au juge, l’ex-Premier ministre, malgré une mine défaite, a sorti ses griefs pour se défendre.

Trois ans après l'effondrement du régime du défunt président Abdelaziz Bouteflika, les procès des hauts responsables et des hommes d'affaires, arrêtés dans la foulée du Hirak, se poursuivent. Mercredi dernier, le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M'hamed a ouvert le dossier du groupe Amenhyd, spécialisé dans l'hydraulique.
Dans cette affaire où il est question, entre autres, de dilapidation, abus de fonction, octroi d'indus avantages et passation de marché de gré à gré contraire à la loi, les mis en cause dont Abdelmalek Sellal et Hocine Necib, en leurs qualités d'ancien Premier ministre et ministre des Ressources en eau ainsi que les ex-walis d'Alger et de Sidi Bel Abbès, Abdelkader Zoukh et Mohamed Hattab, crient leur innocence et affirment n'avoir agi qu'en fonction de l'urgence et dans le respect des orientations du gouvernement.
Ces derniers sont poursuivis pour l'octroi indûment de projets d'un montant de plusieurs milliards DA, aux frères Chelghoum, propriétaires du groupe Amenhyd. Plusieurs avenants et rallonges financières ont été également accordés dans le cadre de ces projets. Le tribunal a longuement détaillé les procédures d'octroi des projets à Amenhyd citant les privilèges et les lots de terrain dont ont bénéficié les propriétaires du groupe par des moyens contraires à la législation, mais n'a, cependant, pas encore mis en évidence la contrepartie reçue par les ex- dirigeants politiques. Au premier jour, le juge d'instruction près le pôle pénal financier et économique a auditionné les frères Chelghoum. Mohamed Bachir, Djamel Eddine, Abdelaziz et Abdelkader ont tous rejeté les chefs d'accusations affirmant que la société, qui existe depuis 30 ans, a réalisé pas moins de 60 projets, notamment dans le secteur de l'hydraulique et des ressources en eau.
Les frères Chelghoum soutiennent avoir toujours exercé dans le respect de la loi et n'avoir jamais bénéficié d'un quelconque traitement de faveur ou avantage. Djamel Eddine Chelghoum a même tenu à faire savoir que la société Amenhyd a payé plus de 2 800 milliards de centimes au fisc et que l'inspection générale des finances (IGF) «n'avait trouvé aucune violation dans l'expertise qu'elle a réalisée». Au deuxième jour du procès, ce sont les ex-hauts responsables qui ont été entendus. Une journée qui a été marquée par le coup de gueule d'Abdelmalek Sellal. Déjà condamné à plusieurs reprises, notamment dans les dossiers de montage automobile, Abdelmalek Sellal n'est plus l'homme résigné dont les yeux larmoient à chaque fois qu'il se présente à la barre pour se défendre. Jeudi, face au juge, l'ex-Premier ministre, malgré une mine défaite, a sorti ses griefs pour se défendre. «Je ne suis concerné ni de près ni de loin par cette affaire. Ma mission en tant que Premier ministre est politique» a dit d'emblée Sellal affirmant que «la loi sur la base de laquelle je suis poursuivi ne s'applique pas à moi, en tant que Premier ministre». Une fois ce point éclairci, Abdelmalek Sellal va expliquer les raisons du choix du groupe Amenhyd et de la procédure du gré à gré.
Pour l'ex-Premier ministre, la décision prise au sein d'une réunion du gouvernement n'était pas celle de Abdelmalek Sellal, mais une décision collégiale qui était, affirme-t-il encore, «la bonne». «Le projet a été présenté par l'ex- ministre des Ressources en eau accompagné d'un rapport détaillé sur la situation catastrophique dans laquelle se trouvaient les habitants de la commune de Mansoura. Amenhyd avait déjà montré son efficacité et travaillait en collaboration avec l'entreprise publique Foremhyd. Nous avons agi pour le mieux évitant le recours à un appel d'offres national». Et d'insister «l'eau était inexistante à Mansoura et toutes les communes avoisinantes. En tant que responsable, que voulez-vous que je fasse? Que je dise aux citoyens qui ont soif d'attendre l'avis d'appel d'offres qui peut prendre au minimum 18 mois? J'ai été wali durant 10 ans, chef de daïra durant 6 ans et Premier ministre durant 5 ans. Je connais tous les problèmes. Il faut attendre au moins 90 jours pour faire passer le projet par la Commission nationale des marchés et 18 mois pour le démarrage des travaux. En attendant, dois-je laisser les citoyens livrés à la soif?» La stratégie de défense de Sellal va être adoptée par son ex-ministre Hocine Necib. Abdelkader Zoukh ou encore Mohamed Hattab, ex- wali d'Alger et Sidi Bel Abbès, vont eux aussi justifier l'octroi du projet de réalisation d'un centre commercial à Ouled Fayet et d'une assiette foncière pour un projet de logements par leurs soucis de mettre en oeuvre les orientations du gouvernement à l'époque, d'encourager l'investissement et créer des postes d'emploi. Tous les ex-responsables ont ainsi justifié leurs décisions. Au procureur de la République d'apporter ses preuves et de détruire, aujourd'hui lors de son réquisitoire, leurs arguments.

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