École Ahmed-aroua à Staoueli
Tebboune ou le vote d'un citoyen
Abdelmadjid Tebboune a été accueilli par les acclamations de la foule. Des youyous éclatent, des cris de joie retentissent et les «Tahia aâmi Tebboune» fusent de toutes parts.
Tous les regards étaient braqués, hier, sur l'école Ahmed-Aroua à Staoueli. Dès les premières heures du matin, cet endroit paisible situé face à la Résidence d'État du Club des Pins est devenu l'épicentre de la vie politique algérienne. Un dispositif de sécurité impressionnant encerclait les lieux. Des centaines de policiers, de gendarmes et d'agents de la sécurité présidentielle ont quadrillé les lieux. Toute la presse nationale était aussi là! Des journalistes étrangers ont également fait le déplacement. Des enfants mais aussi des adultes étaient également postés aux aurores devant cette école. La canicule et le fort taux d'humidité n'ont en rien entamé leur détermination. Tout ce beau monde était là pour une seule mission: voir le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune accomplir son devoir électoral. Un moment important pour les professionnels des médias qui scrutent avec attention la moindre déclaration du grand favori à cette joute électorale. Mais aussi un moment important pour ces citoyens venus voir leur Président, le saluer et espérer, pourquoi pas, un échange avec lui. «Je suis là avec mon fils pour saluer âami Tebboune et lui exprimer mon soutien pour un second mandat», soutient Hacène, abrité avec son bambin sous un arbre en face de ce centre de vote.
Retrouvailles politiques...
Alors que l'heure avance, le bal des personnalités politiques commence. À 9 h 30, une foule de journalistes s'agite à l'entrée de l'école, prête à immortaliser l'arrivée du Président. Pourtant, ce n'est pas encore le moment. Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El-Bina, est l'un des premiers à faire son apparition. Fidèle à lui-même, il n'a pas manqué de marquer sa présence avec son sens du spectacle. Il a fait le «show» en plaisantant avec les citoyens, en échangeant avec les forces de l'ordre, tout en attirant les projecteurs sur lui. Après avoir voté, Bengrina prend soin de livrer un discours devant les caméras, appelant les Algériens à se rendre en masse aux urnes pour «relever les défis sociaux du pays». Il conclut fièrement en montrant son doigt imbibé d'encre indélébile, symbole de son devoir accompli. Mais l'attention des journalistes ne reste pas focalisée sur lui bien longtemps. À peine a-t-il terminé son discours qu'Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, fait son entrée.
À l'inverse de Bengrina, Attaf est discret, rapide. Il se dirige directement vers son bureau de vote, s'acquitte de son devoir électoral sans faire de déclarations, puis disparaît aussi rapidement qu'il est arrivé, laissant les médias sur leur faim. Le temps passe! La foule augmente. Les équipes de campagne du candidat Tebboune, à leur tête Abdelatif Belkaim, mettent en place les derniers régalages avant l'arrivée du Président sortant. Un silence s'installe. Il est d'un seul coup coupé par une autre arrivée. Il s'agit de celle d'un ancien visage connu de la scène politique nationale, en l'occurrence Aboudjera Soltani. Très en forme, l'ex-ministre et président du Mouvement pour la société et la Paix (MSP) a voté dans le même centre que le chef de l'État. Il échange un petit moment avec les journalistes et appelle les Algériens à voter en masse. Mais ce retour sur la scène médiatique est de courte durée. Puisque un autre «ancien» vient d'arriver et attire les regards. Il s'agit de Karim Younes, ex-président de l'APN, médiateur de la République et surtout il a dirigé l'Instance nationale de dialogue et de médiation qui a permis de faire aboutir la présidentielle de 2019. Les médias accourent vers lui. Il échange lui aussi avec eux et appelle à l'unité nationale et un vote massif.
Les signes que l'heure approche
Vers 10 h30, le temps s'arrête. Un homme à lunettes vêtu d'un élégant costume arrive. Il cristallise l'attention. Ce n'est pas le Président mais l'un de ses plus proches collaborateurs, en l'occurrence son conseiller, chargé de la direction générale de la communication à la présidence de la République, Kamel Sidi Said. Son entrée est un signe pour beaucoup: le président n'est plus très loin. Sidi Said, connu pour son calme et son professionnalisme, s'assure que tout est en ordre. Il échange avec les journalistes, supervise les préparatifs et veille à ce que le déroulement de l'arrivée présidentielle se fasse sans accroc. Son rôle est crucial, il est les yeux et les oreilles du Président sur le terrain, garantissant que rien n'est laissé au hasard. À mesure que les minutes s'égrènent, l'ambiance devient de plus en plus «chaude». Les membres de la garde présidentielle, jusqu'alors immobiles, s'agitent, ajustent leurs oreillettes et vérifient minutieusement chaque détail. Un silence s'installe parmi les journalistes, interrompu seulement par le cliquetis des caméras en alerte.
À 11 h 15 précises, un cortège impressionnant fait son entrée. Un 4x4 ouvre la voie, suivi de deux Berlines présidentielles blindées. C'est enfin le moment que tout le monde attendait. Les portes s'ouvrent, et Abdelmadjid Tebboune descend de la première voiture sous les acclamations de la foule. Des youyous éclatent, des cris de joie retentissent, et les «Tahia âami Tebboune» fusent de toutes parts. La chaleur intense n'a en rien refroidi l'enthousiasme des citoyens venus saluer leur Président. Tebboune, toujours avec son large sourire, salue d'abord son chef de protocole et Kamel Sidi Said, échangeant quelques mots avec eux. Son regard se porte ensuite vers la foule massée devant les bureaux de vote, formant une véritable chaîne humaine. Il sourit à nouveau et, avec un geste rassurant, indique qu'il reviendra s'adresser aux médias après avoir voté. À l'intérieur du bureau de vote, le Président échange brièvement avec les agents de sécurité présents, toujours attentifs aux détails. Il glisse ensuite son bulletin dans l'urne, officialisant ainsi son rôle non seulement en tant que candidat, mais aussi en tant que citoyen. Pendant ce temps, sa famille, arrivée discrètement, se rend dans un autre bureau de vote, accomplissant leur devoir électoral avec la même discrétion et humilité qui les caractérisent.
«Tahia El Djazair», «Tahia aâmi Tebboune»
À sa sortie, Tebboune s'adresse aux journalistes et aux citoyens présents. Son discours est marqué par la satisfaction d'un homme ayant mené une campagne exemplaire. Il félicite ses deux adversaires pour leur «combat électoral honnête», soulignant l'importance du processus démocratique en Algérie. «Aujourd'hui, c'est la démocratie qui triomphe», déclare-t-il, avant de conclure avec son célèbre «Tahia El Djazair». À cet instant, un citoyen réagit vivement depuis la foule: «Tahia Tebboune! Rana mâaek! Tu es notre sauveur!» Le Président, touché par ces mots, sourit à son admirateur, lui fait un signe de la main, puis monte dans sa voiture. Sous les acclamations, les véhicules présidentiels quittent le centre de vote en trombe. Les acclamations résonnent encore et les «Tahia âami Tebboune» continuent d'être scandés. Alors que les portes se ferment derrière le cortège présidentiel, l'ambiance reste électrique, comme suspendue dans le temps. Celui d'une Algérie qui se relève, unie et résolue à surmonter les défis à venir. C'est la nouvelle Algérie, l'Algérie victorieuse...