«Traitez-les en urgence !»

Les dossiers d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique sont à la traine, ce qui a sorti le ministre de l'Industrie de ses gonds. Saïfi Ghrib a, en effet, ordonné, samedi à Alger, le traitement «en urgence» des dossiers d'investissement en suspens dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Dans quelles circonstances est intervenue cette remontrance? C'est lors d'une rencontre avec les opérateurs publics et privés activant dans ce domaine, que cette instruction a été donnée, conformément aux directives du président de la République, visant à assurer la disponibilité et la qualité des médicaments, pour une meilleure prise en charge des patients et la satisfaction des besoins nationaux. Abdelmadjid Tebboune avait insisté, lors de la réunion du Conseil des ministres qu'il avait présidée le 10 mars 2024, sur l'impératif d'éviter, à l'avenir, toute perturbation des approvisionnements en médicaments, notamment ceux dont ont besoin les personnes atteintes de cancer.
Le chef de l'État avait également insisté sur «l'actualisation et la modernisation du système de gestion des Pharmacies centrales suivant un système de veille», appelant à «faire preuve de la rigueur requise vis-à-vis de l'ensemble des opérateurs conventionnés avec les établissements de santé pour qu'ils honorent leurs engagements relatifs à l'approvisionnement du marché national».
Il faut rappeler que la disponibilité des produits pharmaceutiques sur le marché a été au centre d'une série de réunions tenues au mois de novembre dernier au ministère, en présence des différents acteurs du secteur. Il faut souligner aussi que des mesures de facilitation et d'encouragement au profit des investisseurs dans le domaine pharmaceutique avaient été annoncées en vue de promouvoir ce créneau stratégique. Réduire au maximum les délais d'étude des dossiers d'investissement figure parmi les principales mesures prises dans ce cadre.
Des instructions avaient été données pour répondre aux dossiers d'investissement dans un délai ne dépassant pas un mois.
À ce titre, le nouveau Code des investissements devait permettre de soutenir le processus de création d'une industrie de médicaments et permettre de distinguer les professionnels des spéculateurs et des lobbies freinant le développement de l'industrie pharmaceutique dans le pays. Plus de deux années sont passées depuis que ces annonces avaient été faites, ce qui justifie l'instruction de Ghrib.
Le successeur d'Ali Aoun a également été à l'écoute des préoccupations et des propositions des opérateurs. Elles ont porté essentiellement sur l'encouragement des investissements dans le secteur pharmaceutique, en particulier la production en full process à partir des matières premières, l'enregistrement des médicaments et le traitement des dossiers y afférents, ainsi que les études de bioéquivalence des médicaments génériques. Quelle a été la réponse du ministre?
À l'issue des échanges, Saïfi Ghrib a donné des instructions pour la «création d'un bureau vert au niveau du ministère pour le traitement urgent des dossiers de projets d'investissement qui ont été déposés et qui attendent d'obtenir les licences nécessaires pour commencer la production, ainsi que ceux qui contribuent à répondre aux besoins du marché et à développer la production locale», indique un communiqué de ses services.
Les propositions des opérateurs économiques «seront prises en compte et constitueront le point de départ pour élaborer une feuille de route et une stratégie globale aux contours clairs pour le développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie», a assuré le successeur d'Ali Aoun. Tout indique, en tout cas, qu'il en sera ainsi...