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Il y a 65 ans explosait la bombe atomique française à reggane

Un autre crime non assumé

Quelque 40000 Algériens, entre sédentaires et nomades, peuplaient le périmètre concerné par ces essais nucléaires.

Le dossier des essais nucléaires français en Algérie s’invite cette année dans un contexte de crise diplomatique inédite entre les deux pays. D’attaques, de rapports mensongers, de calomnies pilotées par une extrême droite française revancharde qui, avec outrecuidance,affirme par la voix de sa pasionaria, Marine Le Pen, que la colonisation de l’Algérie par la France n’est pas un drame.
La commémoration, il y a 65 ans, de l’explosion de la première bombe atomique française dans le Sud du pays tombe à pic pour tordre le cou à cet énième mensonge. Aux atrocités commises par la France coloniale en Algérie que les nostalgiques de l’Algérie française nient. Ce qui s’est passé le 13 février 1960 est là pour le prouver. Ce jour-là à 7h 04, très exactement, la première bombe nucléaire française dénommée «Gerboise bleue» est mise à feu sur le site nucléaire de Reggane. D’une puissance de 70 kilotonnes, soit trois ou quatre fois plus puissante que celle larguée par les Américains sur Hiroshima, la bombe a eu des retombées radioactives plus longues que prévu.
Un rapport annuel du Commissariat français à l’énergie atomique (CEA) de 1960 a révélé l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ. Un document sur les retombées réelles de cette explosion, classé secret défense et déclassifié en avril 2013, a de son côté montré l’immensité des zones touchées et ce, jusqu’en Afrique subsaharienne, en Afrique centrale et même en Afrique de l’Ouest.
Le nuage radioactif a atteint également les côtes méditerranéennes de l’Espagne et la Sicile (Italie). Des taux de radioactivité différents suivant le déplacement des particules de poussière. L’ampleur des retombées radioactives avait, à l’époque, contraint la France à abandonner les expérimentations aériennes au profit d’essais souterrains. Pour ses nouvelles expérimentations, la France avait choisi un site dans le Hoggar, près de In Ekker, à quelque
150 kilomètres au nord de Tamanrasset. De novembre 1961 à février 1966, il sera procédé à treize tirs dans des galeries creusées horizontalement dans la montagne. C’est le 7 novembre 1961, que la France a effectué son premier essai nucléaire souterrain (Agate). Le 1er mai 1962, elle réalise un second essai souterrain. Cependant, lors de cet essai, un nuage radioactif s’échappe de la galerie de tir. C’est l’accident de Béryl, du nom de code de l’essai. Onze autres tirs en galerie ont été effectués jusqu’à février 1966, dont trois n’ont pas été totalement contenus ou confinés (Améthyste, Rubis, Jade). D´après un rapport militaire classé « Top secret » quelque 40 000 Algériens, entre sédentaires et nomades, répartis en groupes de près de 500 personnes, éloignés par une dizaine de kilomètres les uns des autres, peuplaient le périmètre concerné par ces essais nucléaires. C´est sans aucun doute cette vérité que les services de l´armée française tentent encore d´occulter en mettant sous le coude les documents accablants de cette « guerre nucléaire à ciel ouvert ».
La vérité est malgré tout en marche et la France mise face à ses responsabilités qu’elle doit assumer pour ouvrir une nouvelle page plus sereine des relations franco-algériennes. «C’est indispensable. Le dossier de la décontamination des sites d’essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire. » avait déclaré le président de la République dans l’interview accordée au quotidien français l’Opinion. « Nous pouvions le faire avec les Américains, les Russes, les Indonésiens, les Chinois. Nous estimons que l’Algérie doit le faire avec la France qui doit nous dire avec précision les périmètres où ces essais ont été réalisés et où les matériaux sont enterrés », a précisé Abdelmadjid Tebboune soulignant que le règlement définitif de ce contentieux était indispensable pour la reprise de la coopération bilatérale.
La balle est désormais dans le camp français…

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