L'Expression

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Tizi Ouzou

Un mawlid au goût amer

Au chapitre des rituels, il convient de noter que beaucoup de villages organisent des waâdas pour marquer cette date.

À l'instar du Monde musulman, les familles fêtent, aujourd'hui, l'anniversaire de la naissance du prophète Mohammed (Qssl) à travers la wilaya de Tizi Ouzou. L'ambiance est mi-figue, mi-raisin, pour de nombreuses raisons. En effet, si la fête du Mawlid a toujours été marquée par des rituels encore pratiqués de nos jours à travers les villages, il n'en demeure pas moins que les conditions sociales sont de plus en plus difficiles. La preuve en est que cette année, cette fête est célébrée dans une conjoncture où les prix sont exorbitants.
Au chapitre des rituels, il convient de noter que de nombreux villages organisent des waâdas pour marquer cette date. Une habitude qui consiste à organiser des banquets de couscous sur les places des villages pour des moments de partage et de communion. Cette année, l'anniversaire du Prophète coïncide, par ailleurs, avec l'autre rituel de Timecherat largement répandu à travers la wilaya. Une «règle» consistant à se partager la viande de boeufs égorgés sur les places des villages, afin de marquer le début de la saison des labours.
Mais, en fait, cette année, les esprits ne sont pas trop à la fête. Les plaies des événements douloureux ne sont pas encore refermées, plus d'un mois après les incendies qui ont ravagé de nombreux villages et qui ont fait de nombreuses victimes. Des feux de forêt qui ont, en effet, appauvri de nombreuses familles dont l'activité économique a été totalement anéantie. Des agriculteurs qui ont vu leurs animaux et leurs cultures ravagés par les flammes, durant plusieurs semaines.
Cette douleur, non encore refermée, se trouve également accentuée par des conditions sociales difficiles, avec la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires.
D'ailleurs, sur les principaux marchés de la wilaya, les prix étaient très élevés. Les fruits et légumes atteignaient des pics très hauts avec une courgette qui s'est fait pousser les ailes pour atteindre les 200 à 250 dinars le kilogramme.
La pomme de terre, hautaine, se stabilise dans la fourchette de 80 à 100 dinars, alors que la carotte joue à l'aguicheuse, en descendant à 50 dinars pour remonter brusquement à 120 dinars, sans aucun avertissement.
D'ailleurs, cette année, il était rare de voir les familles se ruer sur les marchés de vêtements afin d'habiller leurs enfants, pour la circonstance. Les habits, ce ne sont pas la priorité après une rentrée qui a ruiné les bourses des parents. «Je n'achète pas de vêtements cette année. Je n'ai plus assez d'argent, après une rentrée scolaire qui nous a saignés» reconnaît un père de famille au marché de vêtements de la ville de Draâ Ben Khedda. «Moi, cela fait longtemps que je n'achète pas. Il faut que tout le monde fasse de même pour dissuader les spéculateurs je n'achète pas un produit qui dépasse son prix. Qu'ils aillent l'enterrer ou le jeter» affirme un autre père de famille.
Du côté du marché des fruits et légumes, l'afflux était plutôt moyen, car la fête est l'occasion de partager un dîner copieux. «Un peu de viande et un peu de couscous ne fait de mal à personne... sauf à la poche», ironise un autre citoyen qui avoue avoir acheté certains fruits non pas au kilo, mais au gramme. «Maintenant, j'achète au gramme des produits comme les haricots verts», a-t-il expliqué, avant de nous souhaiter bonne fête.

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