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Saison estivale à Béjaïa

Un mois de juillet morose

Hôtels quasiment vides, plages bondées. C'est le paradoxe de la saison estivale à Béjaïa.

Ouverte à peu près comme chaque année avec un mois de retard et sans grand changement à signaler, la saison estivale, n'arrive toujours pas à prendre son envol à Béjaïa. Les opérateurs économiques, véritable baromètre de la réussite ou pas de la saison, voient défiler des milliers de visiteurs sans en profiter vraiment. Il semblerait qu'à Béjaïa, on vient juste pour se baigner ou tout au plus passer un week-end avant de décider de repartir. Pour cette année encore, les ritournelles incommodantes s'invitent dès les premiers jours, alors que le grand flux d'estivants n'est pas encore au rendez-vous. Avec l'événement religieux, l'Aïd El Adha, qui arrive au milieu du mois le plus prisé pour la villégiature, on est presque déjà sûr d'une saison mi-figue, mi-raisin.
Le mois de juillet tire à sa fin. L'affichage des résultats de l'examen du bac et l'Aïd El Adha, semblent être les éléments qui plombent pour l'instant la saison estivale, selon les opérateurs hôteliers de la région, qui craignent le pire avec la recrudescence des cas de contamination.
La crise sanitaire, qui a déjà laissé des traces l'an dernier, risque encore cette année de bloquer le grand flux d'août. La région de Béjaïa, qui faisait déjà montre de saturation en cette période, notamment sur les axes routiers avec les encombrements intempestifs, se fait toute calme.
En plein week-end, les établissements hôteliers restent peu animés. Pour certains, le taux d'occupation n'a pas dépassé les 10%. Les mieux lotis arrivent à 80%, mais seulement durant le week-end. Sur les plages par contre, c'est le rush. Durant toutes les journées de juillet, les unités de la Protection civile ont dû intervenir pour sauver des vies et repêcher des noyés.
Economiquement parlant, l´appréhension et les multiples événements que connaît encore la région, sont là pour faire de ce mois de juillet un mois grincheux. Le calme de ce début du mois de juillet n'est pas rassurant pour les professionnels. Sur la route vers Tichy, la circulation se fait dense. Pare-choc contre pare-choc, les véhicules avancent lentement dès l'approche du village touristique Capri-tour. Et comme les véritables indices de la réussite d'une saison estivale résident chez les opérateurs, nous avons choisi de les contacter au même titre que leurs clients.
Le Syphax n'affiche pas complet. Ici on propose des hébergements en demi-pension pour à partir de 14000 DA. Au club Alloui et le complexe des Hammadites on frôle les 18000 DA pour un hébergement en demi-pension. On croise un couple à l'entrée de l'établissement. En parfait connaisseur des lieux, il affiche une mine un peu contrariée à cause des tarifs de l'hébergement. «On verra les appartements privés», nous dit-il, après un court échange amical, mais non sans soulever la cherté des produits. Plus loin, le réceptionniste de l'hôtel pointe un doigt accusateur sur les agences immobilières qui baissent les prix pour expliquer une saison morose.
Hillal Arroudj qui propose des appartements meublés aux touristes s'est montré aussi sceptique. Les clients se font rares. Pour 6000 DA la nuitée dans un appartement avec toutes les commodités, ça ne mord toujours pas.
La fête de l'Aïd El Adha, les résultats du bac et la crise sanitaire reviennent comme un leitmotiv pour expliquer cette morosité. Les juilletistes ne viennent que pour les week-ends. Au complexe touristique le Sahel, le même calme règne. Ahmed Mouhli, le propriétaire, espère un mois d'août différent. Il évoque avec nous les mêmes raisons pour expliquer ce
vide sidéral de juillet. «Ces dernières années, il n'y a que le mois d'août qui sauve la saison. Avec le Ramadhan qui arrive en été suivi des fêtes religieuses, la saison estivale est écourtée à presque un mois. En juillet, on ne fait que bricoler.»
Pendant ce temps, les plages sont pleines à craquer. Les ordures sont hélas, partout. Le problème du manque de coordination entre les différentes parties intervenantes dans le secteur du tourisme est flagrant. Les parkingueurs font leur loi et les espaces sont squattés au vu et au su de tous. Le boycott des juilletistes ne peut être expliqué que par la coïncidence de la fête de l'Aïd et la crise sanitaire, mais aussi par l'anarchie qui règne partout ainsi que le manque d'hygiène.
Globalement, la saison estivale n'est plus celle d'avant. La conjoncture sanitaire du pays laisse prudent plus d'un. Ajoutée aux inconséquences locales, il ne faudrait pas s'étonner de ce recul que tout le monde reconnaît et explique à sa manière. Pour l'instant, les touristes ne sont pas encore là en ce mois de juillet. A Béjaïa, l'espoir est grand pour le mois d'août, un mois qui connaîtra sans doute un grand flux d'estivants sachant que les frontières tunisiennes sont toujours fermées, mais la crise sanitaire et la hausse continuelle des contaminations font craindre le pire.
Alors on croise les doigts.

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