Un salon pour les produits du terroir

C’est désormais décidé : la 1ère édition du Salon national de l’apiculture et du petit élevage aura lieu du 20 au 23 novembre 2024 à la salle Saïd Tazrouts dans la ville de Tizi Ouzou. L’Assemblée populaire communale, qui organise cette manifestation, vient d’ailleurs de tenir une réunion avec les partenaires impliqués dans son organisation, à savoir la Coopérative apicole de Tizi Ouzou (Capto) ainsi que la direction des services agricoles (D.S.A.) et la Chambre de l’agriculture.
Ce salon, qui n’est pas l’unique manifestation dédiée à l’apiculture vise plusieurs objectifs. En effet, les apiculteurs de la wilaya font face à de nombreuses difficultés dans leur quotidien professionnel. La cherté des équipements figure ainsi parmi les plus importants soucis des professionnels de cette filière. Ces dernières années, surtout après la crise de Covid-19, l’acquisition du matériel est devenue difficile, non seulement du point de vue financier mais aussi sur le plan de la disponibilité. Par ailleurs, si les problèmes inhérents aux prix élevés des équipements et du matériel sont importants, les apiculteurs se heurtent à un autre problème d’une grande acuité, à savoir l’absence d’un marché national organisé. Comme tous les produits du terroir, le miel et ses dérivés, c’est-à-dire les produits de la ruche, sont confrontés à l’absence d’un circuit commercial organisé et réglementé à travers le territoire national. La production locale en miel est ainsi réorientée vers les besoins personnels et l’écoulement occasionnel vers la diaspora. Les Algériens vivant à l’étranger représentent les plus importants consommateurs de miel produit localement. Ces derniers en achètent généralement en été lorsqu’ils sont en vacances. Du côté de l’exportation, il faut faire remarquer que malgré les nombreux dispositifs d’accompagnement à l’exportation mis en place par l’État, il n’en demeure pas moins que la production locale en miel et de ses dérivés souffrent toujours du manque de laboratoires de certification, ce qui rend difficile la mise sur les marchés internationaux du miel local, bien évidemment en plus de la concurrence féroce des autres pays producteurs. Aussi, pour un grand nombre d’apiculteurs, l’exportation n’est pas à l’ordre du jour, car le souci actuel est de disposer d’un marché national organisé pour permettre au produit local de se faire connaître et surtout d’être vendu. Cette situation mi-figue, mi-raisin des éleveurs d’abeilles accorde toute son importance à ce salon qui en est à sa 1ère édition. La multiplication de ces initiatives est nécessaire à maints égards. D’abord, les salons représentent une opportunité pour les professionnels de l’apiculture de faire connaître leurs produits. Dans les salons et les foires, ces derniers peuvent écouler leur production ou une partie et ainsi faire front aux divers coûts inhérents à leur activité. Les salons sont également une occasion d’opérer des haltes afin de réfléchir aux perspectives et aux solutions nécessaires aux problèmes rencontrés.