L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

«Big Day» de la vaccination en Algérie

Une journée comme les autres...

Le «Big Day», qui n'a de «Big» que par la polémique qu'il a engendrée, témoigne du «naufrage» communicationnel de cette campagne.

Que se passe-t-il avec la grande campagne de vaccination initiée par le ministère de la Santé? Annoncée en grande pompe, depuis le début du mois en cours, la semaine de vaccination n'a pas tenu toutes ses promesses. À peine un million de personnes ont reçu leur première dose depuis le 4 septembre dernier, date du début de l'opération. Même le directeur général de l'institut Pasteur d'Algérie (IPA), le docteur Fawzi Derrar, a reconnu qu'on était loin des résultats escomptés. Tout le monde s'attendait, alors, que les choses décollent, hier, à l'occasion du «Big Day», journée où l'on devait battre le record du nombre de vaccinés en une journée. Mais c'était la douche froide! Une journée comme toutes les autres, où rien de spécial n'a été préparé au niveau des centres de vaccination, pour la réussite de cet événement. Le personnel mobilisé était perdu. «On nous parle, depuis le début du mois de septembre de ce «Big Day». On attendait de recevoir, ce week-end, des instructions de la part de nos responsables. Mais ils n'en savent pas plus que nous», assure un médecin au niveau d'un centre de vaccination de la capitale, quasiment vide. C'est le même «tempo» dans les autres vaccinodoromes d'Alger. Le personnel médical, qui s'impatiente de voir du monde arriver, discutait de ce «raté». Certains assurent que le «Big Day» est annulé alors que d'autres estiment que le ministère de la Santé s'est emmêlé les pinceaux avec cette semaine de la vaccination. «Eux-mêmes ne savent pas si le «Big Day» est fixé au 11 septembre où, durant toute cette campagne censée être exceptionnelle», plaisante un infirmier qui s'interroge sur les causes d'un tel «faux pas». Il n'est pas le seul à faire ce constat des plus alarmants.«Ils ont mobilisé un personnel important pour la circonstance. Du point de vue logistique, tout est parfait, sauf qu'ils ont oublié le plus important, qui est de convaincre les citoyens», peste un professeur en médecine déçu par la tournure qu'ont pris les évènements. Pour lui, la tutelle donne l'impression qu'elle-même ne croit pas en cette campagne». Effectivement, l'État a mis tous les moyens nécessaires pour que les choses marchent comme sur des roulettes. Des bus ont même été transformés en vaccindoromes mobiles, afin d'aller directement à la rencontre des citoyens. Des institutions de l'État ont aussi joué le jeu en se transformant en centres de vaccination de proximité, comme le Centre international de presse (CIP) qui accueille les travailleurs du secteur de la communication et leurs proches pour qu'ils reçoivent leurs vaccins. Il s'est même ouvert aux habitants des quartiers avoisinants. Une campagne de sensibilisation avec la distribution de «flayers» a été menée dans leur direction par les employés du CIP. Toutefois, force est de constater que, malgré toutes ces facilités, l'engouement n'est pas au rendez-vous. Le «Big Day» n'a de «Big» que par la polémique engendrée par son nom, et la date choisie n'est pas là pour arranger les choses. Il témoigne même du «naufrage» communicationnel de cette campagne. «On a mieux communiqué dans les années 70 pour les campagnes de la poliomyélite qu'aujourd'hui, où l'on dispose pourtant de moyens efficaces et rapides de rom'», s'insurge un professionnel de la santé. Fallait-il s'attendre à mieux, au vu du plan de communication, d'une autre époque, mis en place pour un évènement d'une aussi grande importance? Rien n'a été fait pour «persuader» les citoyens, submergés à longueur de journée par les fake news, pour aller se faire vacciner. Nonobstant le fait que le «plan de communication» n'a été déployé que le jour du lancement de la campagne, on aurait pu rattraper les choses en faisant du «Big Day» une journée exceptionnelle. Dans d'autres pays, des tombolas et autres moyens ludiques ont été organisés au niveau des centres de vaccination. Chez nous, on a décidé simplement, d'annuler le grand défi... 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours