L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Face à la flambée des cas de covid-19 à travers le pays

Vers l’état d’urgence sanitaire?

L’aiguille du «covimètre» a explosé. L’heure n’est-elle pas à la prise de grandes décisions avec l’appel à la mise en place des hôpitaux de campagne ? Ne faudrait-il pas penser, aussi, à couper la chaîne de transmission du Delta avec une intensification de la vaccination, doublée d’un retour strict au confinement?

Face au Delta, l'aiguille du «covimètre» a explosé. L'Algérie est en deuil. Elle enterre quotidiennement, ses enfants et le nombre des inhumations augmente chaque jour un peu plus. Avec 1 927 contaminations ces dernières 24 heures et 49 décès, le pays s'apprête à sombrer dans le chaos. Ces chiffres officiels, communiqués par le comité scientifique chargé du suivi de l'évolution de la pandémie en Algérie, donnent des sueurs froides puisqu'ils font état d'un nombre de décès qui a doublé en une journée! Le drame est que les spécialistes affirment que le pic de cette troisième vague qui s'abat sur l'Algérie est loin d'être atteint. Combien de morts faudra-t-il encore pleurer? Combien de malades vont-ils rejoindre les structures hospitalières? Et combien de temps le système sanitaire va-t-il résister? C'est ce qui fait peur le plus.
Car, la situation est tragique de l'avis même, des professionnels de la santé dont certains ont affirmé qu'il faut décréter l'urgence sanitaire, d'autres ont appelé au retour au confinement total et une partie, après de cauchemardesques gardes, ont lancé des cris de détresse pour avoir l'oxygène qui sauvera leurs patients. Sur le terrain, la réalité est catastrophique. Les vidéos qui sont partagées sur les réseaux sociaux, offrent des scènes désolantes. Celle des citoyens s'arrachant des bouteilles d'oxygène pour tenter de sauver un proche qui étouffe au bout du couloir ou encore d'un médecin tentant de sauver une malade dans une cour d'un hôpital, renseignent non pas seulement sur la saturation des structures, au moins au niveau des grandes agglomérations, mais aussi sur le flux important des malades. Et ce flux est loin des 2 000 cas officiellement avancés. De l'aveu même des membres du comité scientifique, les chiffres officiels ne sont pas fiables et ne reflètent nullement la réalité du terrain. Sur les ondes de la radio, début juillet, le professeur Ryad Mahyaoui avait expliqué que les chiffres communiqués quotidiennement, en matière de contamination, ne «reflètent pas la réalité» pour plusieurs raisons. Il avait cité le non-signalement de nom-breux citoyens de leur contamination et l'établissement des bilans sur les cas confirmés par le biais uniquement des tests PCR. Le docteur Bekkat, également membre du comité scientifique, est du même avis. Il a assuré, sur les colonnes d'un confrère, que «les chiffres officiels, attestant du nombre de personnes contaminées, ne reflètent pas la réalité, qui est beaucoup plus grave qu'on ne l'imagine». Il y a 2 jours, le professeur Reda Djidjik, spécialiste en immunologie, a estimé, dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, qu'il «faut prendre les chiffres officiels et les multiplier par 30 pour avoir une idée réelle du nombre de contaminations par jour»! Si c'est réellement le cas, n'aurait-il pas fallu communiquer les vrais chiffres aux Algériens? L'un des moyens les plus efficaces d'affronter cette crise est de communiquer des informations précises en temps utile. Les Algériens, informés, seraient à même de prendre les bonnes décisions. Le professeur Djidjik a aussi indiqué que «2 à 3% des nouveaux malades auront besoin d'une hospitalisation ou d'une réanimation avec oxygénation». Il faudra donc prévoir au minimum une centaine de lits de réanimation quotidiennement. Les structures hôtelières qui viennent d'être aménagées vont-elles suffire? Y aura-t-il assez de personnel médical pour veiller sur les malades qui y seront admis? L'heure n'est-elle pas à la prise de grandes décisions avec l'appel à la mise en place des hôpitaux de campagne?
Ne faudrait-il pas penser, aussi, à couper la chaîne de transmission du Delta avec une intensification de la vaccination mais doublée d'un retour strict au confinement? Car, comme l'affirme le professeur Djidjik, «la vaccination, ne peut être la solution dans l'immédiat. Elle protège contre le virus, mais ne va pas freiner sa propagation promptement. Il faudra au moins un mois pour le vacciné afin de s'immuniser contre la Covid-19. Donc, la solution, aujourd'hui est d'instaurer un confinement strict». Si la hausse des contaminations se poursuit dans les prochains jours, le meilleur système sanitaire finira pas s'effondrer. Il y a urgence en la demeure. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré