Marché suspect entre Mobilis et un consortium étranger
Des responsables sanctionnés
Trois personnes ont été placées en détention provisoire dans cette affaire appelée «Data Mena».
Nouveau scandale de corruption dans l'une de nos institutions! La justice vient frapper une nouvelle fois chez l'opérateur public de téléphonie mobile, Mobilis. Des ex-employés sont impliqués dans cette affaire de marché suspect entre l'opérateur historique et un consortium algéro-étranger. Le Pôle pénal national économique et financier (Alger) a ouvert une enquête sur cette affaire appelée «Data Mena». Des investigations ont été menées sur ce très juteux marché qui a été attribué dans des conditions très douteuses. Sept personnes ont été suspectées dans ce scandale. Elles ont été déférées, mardi, devant le juge d'instruction de ce pôle spécialisé. Après plusieurs heures d'audition, il a décidé de placer trois d'entre eux sous mandat de dépôt alors que les quatre autres sont sous contrôle judiciaire. «Cela pour leur implication dans une affaire de passation de marché suspect entre l'opérateur mobile Mobilis et un consortium algéro-étranger, ayant entraîné une «dilapidation énorme de deniers publics»», a indiqué un communiqué du parquet près le même pôle. «En vertu des dispositions de l'article 11, alinéa 3 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le Pôle pénal national économique et financier porte à la connaissance de l'opinion publique qu'à la suite d'informations faisant état de la passation d'un marché suspect entre l'Etablissement public économique +ATM MOBILIS+ et un consortium algéro-étranger, une enquête préliminaire a été ouverte», précise la même source. L'enquête a permis de confirmer «les dépassements signalés concernant ledit marché, entaché de conflits d'intérêts et d'octroi d'indus avantages ayant entraîné une dilapidation énorme de deniers publics de manière illégale, avec la complicité de responsables d'ATM MOBILIS», explique le parquet. «Il s'agit de l'ancien chef du département réseau et services, un ancien employé de l'entreprise, le président de la Commission des marchés d'ATM Mobilis et le gérant de ''SARL DATA MENA''», poursuit-il. «En date du 15/04/2024, monsieur le juge d'instruction a auditionné les mis en cause lors de leur première comparution et ordonné de placer trois d'entre eux en détention provisoire. Il s'agit des accusés répondant aux initiales de «B.S», «G.M» et «B.O». Quatre autres mis en cause ont été soumis aux mesures de contrôle judiciaire», est-il souligné. De très lourds charges pèsent contre les accusés! Ils risquent très gros. Ainsi, après parachèvement de l'enquête préliminaire, une information judiciaire a été ouverte sur les faits reprochés aux mis en cause sus-cités et leurs acolytes. «Ils sont accusés de délit d'incitation de fonctionnaires publics à l'abus d'influence effectif et supposé en vue d'octroyer à des tiers d'indus avantages, participation à la dilapidation volontaire de deniers publics, tout en tirant profit de l'autorité et de l'influence d'agents d'entreprises publiques en vue d'obtenir des avantages non justifiés et un aménagement des prestations et des délais de livraison, à leur profit», détaille le communiqué. Ils sont, également, poursuivis pour des délits de «conflits d'intérêts, blanchiment des revenus criminels issus des crimes de corruption, recel et détournement de leur origine illégale, transfert des biens issus des revenus criminels dans le cadre d'une bande criminelle, avec exploitation des facilitations que confère l'activité professionnelle, des faits prévus et punis par les articles 398 bis, 389 bis 2, 42 du Code pénal, 26 F2, 29, 32 F1, 42, 43 et 52 de la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption». La justice précise que «l'information judiciaire est encore en cours». D'autres grosses têtes risquent de tomber. Ce scandale n'a pas encore livré tout ses secrets...