L’administratif continue son chemin
Jusqu' à hier, lundi, l'allure de la «moche» bâtisse» appelée sans honte, «tribunal administratif» d'Alger, situé rue des frères Bouaddou» à la sortie sud de la placette de Bir Mourad Raïs, avait celle d'un bureau de change plutôt que celle d'un tribunal accueillant du monde à longueur d'années, d'autant plus, que lA'Algérien a constamment un os avec l'administration.
à vue d'oeil, nous relevons l'inexistence d'un vrai parking, quelque part, loin du tribunal. Vous êtes accueillis par une demi- douzaine de véhicules appartenant probablement au personnel, dont les magistrats, qui viennent de reprendre leurs postes après un «salvateur-petit» congé annuel.
à la porte, les éléments des services de sécurité sont toujours là, accueillants, le sourire ne quittant pas les lèvres asséchées par cette terrible humidité qui semble ne pas vouloir la capitale, et surtout, la banlieue, en ce début septembre 2024.
En entrant, vous êtes frappés par la parfaite organisation.
à droite, vous trouverez les bureaux de greffier en chef. En face, outre la très salle réservée aux robes noires, ainsi que le vieux bonhomme constamment prêt à vous tendre les bras en guise de secours, telle la photocopieuse. Vous avez l'unique et exigüe salle d'audience où règne un silence de mosquée, un vendredi douze heures cinquante.
Au fin fond du rez-de-chaussée, outre le chaleureux accueil par de gentils préposés, nous sommes face au, encore une fois «très petit guichet unique», dont les serviteurs savent ce que c'est qu'une réception et un rapide service.
«Les gros et épais documents administratifs ne s'apparentent jamais aux documents judiciaires.
La différence est perceptible dans la confection de pièces demandées par les justiciables de l'administratif.
De toutes manières, l'attente, si attente, il y avait ne serait pas une perte de temps!» cConfie, gentiment un greffier qui a longtemps usé le fond de son pantalon dans les guichets des juridictions. Nous empruntons courtes marches d'escaliers pour les bureaux de l'unique Farida Slimani, la délicieuse présidente, et du sérieux Zakaria Hadki, commissaire d'Etat qui bossent très tôt, et ne s'arrêtent que très tard, car cette administration ne sait pas ce que c'est, que de laisser le travail inachevé du jour, pour le lendemain! Jamais! Quitte à jouer les prolongations! Ce n'est là, qu'un bref tableau du tribunal administratif d'Alger, qui ne mérite aucunement la place qu'il occupe actuellement.