Bouira
L’hépatite A éradiquée
Docteur Henni voit dans ce dernier bilan l’annonce d’une victoire proche sur cette maladie.
Une autre épidémie s’en va. Après la dermatose nodulaire qui a frappé durement cet été le cheptel ovin dans plusieurs communes, c’est au tour de l’hépatite A de tirer sa révérence. Cette maladie virale qui se transmet par l’eau et les aliments souillés, ainsi que par les mains sales, on se souvient, se déclarait chez nous en novembre 2023. Les premiers cas sont apparus à Aïn Bessem. La sécheresse et la crise d’eau qu’elle provoquait était sans précédent. Mais selon les docteurs Hamichi et Henni du service de la prévention, la cause principale de cette situation épidémique était un manque absolu dans l’observance des règles d’hygiène. La daïra d’Aïn Bessem est l’une de celles où il y a le plus de puits. Et un relâchement dans les mesures à observer comme de désinfecter l’eau par le clore peut conduire à la situation que nous connaissons depuis fin 2023. Le travail formidable accompli par l’équipe conduite par la direction de la santé a permis d’éloigner le spectre de ce fléau. Le docteur Hamichi, qui assurait l’intérim en août au niveau du service de la prévention, a fait part le 15 de ce mois d’un total de 196 cas, dont 150 pour la seule localité d’ Aïn Bessem ! À cette date, on assistait à une baisse significative de cas, ce qui a amené la doctoresse à parler d’un recul très net de l’épidémie, laissant espérer une victoire prochaine sur ce virus, très résistant. Les chiffres avancés par ce médecin le laissaient croire. En deux semaines, on n’avait enregistré que 14 cas à Aïn Bessem, portant le nombre total dans la wilaya à 34 cas. Un mois plus tard, ces chiffres dégringolaient encore. Selon le docteur Henni, revenu de congé, depuis le 1er septembre on n’a recensé que 6 cas. On en a eu 2 à Aïn Bessem, 2 à Lakhdaria, un cinquième à Maala et un sixième à Bouira. Le docteur Henni, comme le docteur Hamichi lorsqu’elle parlait en août de décrue, est d’avis que ces progrès ont été rendus possibles grâce à la campagne de sensibilisation autour des mesures à prendre autant que la lutte elle-même consistant en traitements contre cette maladie. Et d’insister comme sa collègue sur l’hygiène, surtout celle des mains, considérant tous deux que l’hépatite A, inflammation du foie causée par un virus appelé VHA est « une maladie des mains sales. » Cependant, selon le docteur Hamichi, cette maladie que l’on nous a toujours présentée comme non mortelle a quand même fait un mort. L’explication fournie par le médecin à ce sujet est que la maladie, dans sa forme primitive, a évolué en hépatite fulminante. C’est le même virus, mais les complications qu’il a entraînées l’ont rendu mortel. Le docteur Henni voyait dans ce dernier bilan l’annonce d’une victoire proche sur cette maladie qui a duré presque deux ans. Il en a profité pour rendre un vibrant hommage à la direction de la santé qui reste à ce jour mobilisée par ses moyens contre cette épidémie, et à la direction de l’hydraulique, ainsi qu’à l’ADE qui ont contribué de façon significative à l’amélioraton de la situation en offrant une eau de qualité.