L'Expression

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La plaidoirie et le sabot

Au palais de justice de Sidi M’hamed-Alger, lors d’un procès en criminel, feu Hadj Rachid Morsli défendait, en plein milieu des années 90, un policier accusé de tentative de meurtre, lorsqu’un confrère fit dans le pur style des avocats, irruption dans la salle d’audiences. Le confrère s’avança prestement vers le président d’audiences, qui se pencha poliment, en direction du nouvel arrivé, pour lui susurrer quelques mots à l’oreille. Le juge remercia l’avocat, et demanda à Me Morsli, qui suspendit son intervention, de s’avancer plus près du pupitre. C’est ce que fit le plaideur qui cessa aussitôt son intervention pour tendre l’oreille vers le président du tribunal criminel qui l’informa «du placement d’un sabot», au véhicule garé dans le périmètre interdit de stationnement du «palais de justice». La mauvaise nouvelle bouleversa Me Morsli qui s’en voulait un peu, car il défendait un... flic ! L’ingratitude de ce corps le remua, certes, mais il eut le réflexe de s’écrier dans la direction de l’attentive composition criminelle : « Monsieur le président, messieurs-dames de la composition criminelle, j’ai eu tort de faire confiance au flic de service de la rue Abane Ramdane. Comment faire pour rentrer chez moi à Sidi Aïd, près de Boufarik ? Comme nous sommes jeudi, ce n’est pas évident de trouver un bureau de poste, où s’acquitter de la somme du procès. C’est inhumain !» C’est alors que le président du tribunal criminel, afficha son plus beau sourire de la journée, et effectua une heureuse sortie qui rassura Me Morsli : « Me, vous êtes notre invité, ainsi que celui de l’honorable tribunal, depuis neuf heures du matin. Ce n’est pas à dix-huit heures que nous allons vous lâcher. Officier ! Veuillez appeler le chef de la voiture –radio, et lui demander de repasser ôter le sabot à notre illustre invité, qui est en train de défendre vaillamment, un de vos aimables collègues», lança, l’œil vif et le front haut, le juge qui vit le flic de la Dgsn, retourner les talons, et quitter la bâtisse pour la rue Abane Ramdane. L’officier revint, vingt minutes plus tard en informant, un large sourire en coin, le juge du succès de sa démarche. Me Morsli afficha alors à son tour, son plus beau sourire de l’année, car il venait de saisir le sens de la réussite de l’opération. En effet, il était sûr de rentrer chez lui, tard, le soir, à Sidi Aïd, dans la banlieue de Boufarik (Blida).

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