Le bilan macabre des noyades s'alourdit
La sonnette d'alarme tirée
Le week-end a été particulièrement meurtrier en termes de noyades: 6 morts en 48 heures.
La fréquence des noyades a atteint un seuils des plus alarmants. Aux dernières nouvelles, un troisième corps a été repêché sans vie au cours de la matinée d'hier. Il s'agit d'un enfant âgé de
cinq ans mort noyé à la plage El Bir, à la wilaya de Aïn Témouchent, aux alentours de 9h. à quelques kilomètre de là, précisément à la wilaya de Mostaganem, les services de secours sont intervenus, la veille, pour le repêchage d'une autre victime. Il s'agit d'un adulte âgé de 30 ans, mort noyé à la plage Rocher Ouest, interdite à la baignade. À Relizane, les secouristes sont intervenus, jeudi à midi, pour le récupération d'une personne morte dans un plan d'eau. Le corps de la victime qui appartenait à un adolescent âgé de 15 ans, a été repêché sans vie, selon un communiqué parvenu à notre rédaction, par la cellule d'information de la direction générale de la Protection civile (Dgpc). Le bilan est, en effet, très lourd et montre que le non-respect des consignes de sécurité à ce sujet mène inéluctablement à une mort certaine. La Dgpc a déploré la mort de trois autres personnes, durant la seule journée de mercredi. Dans un autre inventaire parvenu à notre rédaction, couvrant la période du 7 au 8 août 2024, le dispositif de surveillance des plages a procédé au repêchage d'un enfant âgé de sept ans noyé à la plage dite Taghzoult, commune et daïra d'El Marsa, wilaya de Chlef. Le document pointe encore une fois et sans le dire, que les estivants font fi des règles de sécurité émis par les secouristes. «La victime a été repêchée en dehors des heures de surveillance commune», souligne le bilan de la Dgpc. En dépit des mises en garde des sauveteurs, des citoyens continuent de prendre des risques et s'aventurent au péril de leur vie, sur des plages isolées et interdites à la baignade. Les chiffres sont également là pour situer la responsabilité des parents face à la poursuite de ce phénomène. L'absence de piscines et de lieux de loisirs dans de nombreuses wilayas de l'intérieur du pays est l'autre ingrédient qui pousse nos enfants, en cette période de grandes chaleurs, à se diriger vers les oueds, les barrages et les plans d'eau au risque de les perdre. Les éléments de la Protection civile ont procésé au repêchage de deux autres personnes mortes noyées dans les réserves d'eau à travers les wilayas de Naâma et de Annaba. Le premier corps a été repêché dans une retenue collinaire, située au lieu-dit zone Belkrad, commune et daïra de Sfisifa, wilaya de Naâma. Il appartenait à un homme âgé de 28 ans. Une deuxième victime a été déplorée: il s'agit d'un adolescent âgé de 16 ans mort noyé dans une retenue collinaire sise au lieu-dit: Mazraâ Talili, commune et daïra d'El Hadjar, Annaba. Le bilan aurait pu être plus lourd sans l'intervention rapide des éléments de surveillance des plages ayant effectué pas moins de 1092 interventions. L'efficacité et le professionnalisme des équipes de secours a permis «de sauver 808 personnes de noyades certaines», a souligne la Dgpc. Notons, par ailleurs, que le bilan des victimes de noyades dépasse les 130 depuis le 1er juin. La canicule est toujours là, et à voir les comportements de certains estivants, on pourrait dépasser le bilan funeste de l'année dernière. Pour rappel, 214 personnes sont mortes par noyade lors de la saison estivale de 2023, majoritairement sur les plages interdites à la baignade ou en dehors des horaires de surveillance.