Les étudiants en colère

Aucun n'ignore que le trafic de drogue a pris une ampleur gravissime dans le pays, pour atteindre aussi bien les établissements scolaires que les campus. Lycéens, collégiens et étudiants sont les cibles privilégiées des dealers. Le contexte est à même de déclencher l'alerte maximale, d'où l'appel d'urgence lancé aux autorités, par les responsables des campus, notamment le rectorat de l'université des Frères Mentouri (Constantine 1), dans l'espoir d'élaborer un processus applicable visant à renforcer la sécurité autour du campus et de ses environs, face à l'escalade du trafic de drogues. Cette «invitation» a été lancée lors de la troisième session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW), par le coordinateur des services universitaires de la wilaya, lequel ne manquera pas de réclamer avec insistance la sécurité qui doit être assurée autour des résidences universitaires.
Ledit coordonnateur a également soulevé la question des agressions fréquentes contre les étudiant(e)s. Intervenant dans ce contexte, le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, a fait remarquer que «même si la sécurité est assurée à l'extérieur des campus, le problème ne sera pas résolu pour autant», puisque, a-t-il soutenu, «le phénomène persiste à l'intérieur». En effet, le chef de l'exécutif, très au fait de la situation, a abordé un autre volet de ce trafic, faisant savoir que «les chambres sont transformées en lieux de vente de substances illicites», et d'ajouter: «La location des clubs universitaires à des particuliers, ne fait que compliquer le problème, du fait que les lieux sont détournés de leur vocation initiale».
Un autre souci et, non des moindres, qui a été, par le passé, soulevé par notre quotidien, à savoir «le forte présence des véhicules aux entrées et la présence de personnes étrangères au niveau des campus», comme c'est notamment le cas a l'université 3 Salah Boubnider situé à la nouvelle ville Ali Mendjeli. C'est le vice-recteur chargé de la pédagogie à l'université 1, Abdelrezzak Merabet, qui a tenu a évoquer ce problème, tout en soulignant « les difficultés rencontrées par l'université, spécialement quant à cette «existence» de voitures qui exploite les failles de la sécurité pour s'introduire dans l'enceinte universitaire». Il a également mentionné «l'utilisation des espaces verts de l'université par des riverains pour faire paître leurs bêtes, et l'usage illégal des clubs universitaires».
Le renforcement de la sécurité autour des résidences étudiantes, particulièrement pour les cités universitaires des filles, ainsi que l'activation des patrouilles de sécurité en soirée, demeure une priorité et une revendication qui constituent un point commun entre tous les campus. À ce propos, les élus souhaitent, à l'unanimité, des solutions à long terme, surtout en ce qui concerne le commerce clandestin de drogue, avec la mise en oeuvre d'une stratégie de prévention et la prise de mesures adéquates pour affronter les risques, d'où l'organisation d'une rencontre, prochainement, devant réunir les recteurs des campus et la commission de sécurité dont l'objectif est d'apporter des solutions à la hauteur du problème.