Cocaïne, kif traité, psychotropes…
Trois réseaux de la filière marocaine tombent
C’est toute la stratégie nationale de prévention contre la toxicomanie qui passe à la vitesse supérieure.
Le Service central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (Scltis) vient de démanteler trois réseaux de trafic de drogue tout en mettant la main sur près de 3 quintaux de kif traité en provenance du Maroc. La direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) annonce en effet: «Dans le cadre des efforts constants des services opérationnels de la Sûreté nationale dans la lutte contre les crimes de drogue, le Scltis a démantelé récemment trois réseaux de trafic de drogue et saisi près de 3 quintaux de kif traité en provenance du Maroc.» Menées par les éléments de brigades spécialisées du même Service sous la supervision du parquet territorialement compétent, ces opérations se sont soldées par «l'arrestation de six mis en cause qui s'apprêtaient à écouler ces poisons dans diverses régions du pays».
À travers cet énième coup de filet, ce sont pas moins de trois réseaux criminels qui tombent, entraînant dans leur chute de gros poissons de la filière marocaine. Cette dernière accuse, désormais, de sérieux revers, en se heurtant au bouclier des forces de sécurité nationales, dont l'objectif consiste à en finir avec le piège de la drogue. L'on observe une hausse en matière de démantèlement de réseaux grâce à la stratégie déployée par les unités de la Gendarmerie nationale, et consiste souvent à «saturer le terrain». Ces efforts payent, au regard des réalisations de ces dernières années. Notamment le démantèlement de 136 réseaux en 2021, avec une hausse, en 2022, à 186 réseaux et à 209 réseaux en 2023. De même pour les personnes arrêtées, membres de ces réseaux identifiés et interpellés, avec 11 569 personnes arrêtées en 2021 pour atteindre près de
15 000 en 2023. Notons que cette grosse prise a également vu la saisie d'autres quantités de kif traité dont 189 kg à Ouargla dissimulés dans un véhicule touristique, 85 kg à Batna dans des semi-remorques et 21 kg à Alger lors d'une transaction au niveau d'un quartier de la capitale. Elle intervient à moins d'un mois du démantèlement par la Section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, à Alger, d'un réseau criminel international, constitué de 4 individus activant à travers plusieurs wilayas du pays, dont un baron de la drogue de nationalité marocaine en état de fuite. L'opération s'était soldée par la saisie «d'une quantité considérable de drogues dures (cocaïne) pesant 1 146 grammes, de 10 véhicules de tourisme utilisés pour le transport de la marchandise, de sommes d'argent considérables notamment en devise, ainsi que de jumelles et d'une compteuse électronique de billets», annonçait-on alors. En fait, c'est toute la stratégie nationale de prévention contre la toxicomanie 2020/2024 qui passe à la vitesse supérieure.
Le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt), Farid Mazouni, a mis en avant, à la veille de ce week-end, depuis la wilaya d'El-Oued, l'importance de concrétiser cette stratégie nationale. Intervenant en ouverture d'une journée d'étude régionale sur «La drogue et les substances psychotropes en Algérie, réalité et enjeux...les mesures préventives et thérapeutiques», Farid Mazouni a plaidé pour la concrétisation de toutes les phases de la stratégie nationale pour la prévention de la drogue et de l'addiction tendant à prémunir la société de ce fléau dangereux à la faveur également d'une vision prospective à même de contribuer à l'enrichissement d'une approche intégrée et équilibrée». «Cette stratégie constitue une suite aux deux précédentes établies depuis la création de l'Onlcdt, dont la première 2004/2008 et la seconde 2011/2015 consistant en l'élaboration de programmes opérationnels enrichis communément par les experts, spécialistes, instances administratives, institutions publiques en relation directe avec la lutte contre la drogue et la toxicomanie», a soutenu le directeur général de l'office. Selon le même responsable, les efforts de l'office s'articulent sur trois axes essentiels consistant en la lutte contre la drogue en amont et en aval, contre l'offre et la demande, la prise en charge des toxicomanes, et d'ajouter que «ceci ne peut être possible que par la conjugaison des efforts des parties concernées par la stratégie sous la conduite des experts et spécialistes». Farid Mazouni a, à ce titre, mis en avant l'importance des actions de communication et de prévention en milieu sociétal.