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L’Algérie célèbre cette fête, aujourd’hui

Un repère identitaire fédérateur

Au même titre que certaines fêtes religieuses officielles (Mouloud, Aïd, Achoura...) il est fêté d’Est en Ouest, du Sud au Nord, à travers l’ensemble du territoire national.

Assegas amegaz. L'Algérie fête le Nouvel An berbère et se réapproprie sa mémoire. Tout comme elle l'a fait pour les restes des résistants détenus comme des trophées de guerre par la France coloniale. Conservés depuis plus d'un siècle et demi au Musée d'histoire naturelle de Paris, rapatriés, à l'occasion de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance. Le parallèle s'arrête là, certes. Les deux événements ont, cependant, en commun, ce fabuleux pouvoir qui consolide la cohésion sociale. C'est dans cet esprit que l'Algérie célèbre le Nouvel An berbère. Elle le fait encore, certainement avec faste cette année, malgré deux années de crise sanitaire, particulièrement éprouvantes, rythmées par des tentatives de déstabilisation, caractérisées, pilotées par notre voisin de l'Ouest. La question de la préservation de l'unité nationale s'est imposée.
La commémoration de Yennayer tombe à point nommé, il est tout désigné pour attester qu'il en soit le ciment. Cet événement fédérateur, enraciné depuis des siècles au plus profond de la société kabyle en particulier et amazighe en général, a la particularité d'être célébré autant par les populations berbérophones qu'arabophones. Au même titre que certaines fêtes religieuses officielles (Mouloud, Aïd, Achoura...), il est célébré d'Est en Ouest, du Sud au Nord à travers l'ensemble du territoire national. Il a été maintenu volontairement en marge de toutes ces célébrations par de redoutables tenants de la pensée unique car il ne rentrait pas dans le moule de la culture institutionnelle qu'ils ont dessinée, initiée, puis perpétuée.
Une injustice qui a été rectifiée, corrigée. Un déni de l'histoire de ce pays, de son identité bâillonnée, a été réparé par une décision présidentielle annoncée le 27 décembre 2017. Elevé au rang de fête nationale, fêté officiellement pour la première fois en 2018, Yennayer donne désormais sa pleine mesure. Ce qui permet de rappeler la genèse d'événements historiques à travers lesquels s'est forgée la nation algérienne dont la principale caractéristique demeure de hauts faits d'armes.
L'an zéro du calendrier berbère remonte à des événements marquants qui datent de l'époque de l'Egypte ancienne.
Sheshonq 1er, prince de la tribu berbère des Mechaouech, qui a conquis le pays des Pharaons, est monté sur le trône pour y régner pendant 21 ans, de -945 à -924. Il est le fondateur de la 22e dynastie égyptienne. Il réunifia l'Égypte en l'an 950 avant J.-C puis envahit la Palestine pour s'emparer à Jérusalem, de l'or et des trésors du temple de Salomon. Une épopée parmi les plus anciennes, attestée par les premiers textes bibliques. Yennayer coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien qui correspond en 2022, à l'an 2972 du calendrier berbère. Il prend toute sa dimension dans la relation qui l'unit au travail de la terre, le cycle des saisons... qui sont célébrés par des rites et coutumes qui témoignent d'une communion étroite entre les éléments naturels, le monde des morts et des vivants, que l'on qualifierait aujourd'hui de fusionnelle.
La spécificité de Yennayer, réside surtout dans sa manière d'investir l'espace de la vie quotidienne et de sa structuration du temps, marquée par une genèse: l'opposition nature-culture. Le génie berbère, mais aussi les contraintes liées à l'environnement (rudesse du climat, terres ingrates difficilement cultivables...) ont fait de lui un repère incontournable d'un mode d'organisation sociale strict et codifié, marqué par des croyances païennes ou animistes qui réglementaient la vie des groupes ou des clans.
Aujourd'hui, absorbées par la religion musulmane, elles attestent d'un islam tolérant qui particularise la majorité de la population algérienne et la région du Maghreb. Une leçon de vivre ensemble exceptionnelle... avec nos différences.

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