L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le football des années 60/80

De la classe à en revendre, mais…

Les nostalgiques de la balle ronde algérienne ne peuvent oublier les prouesses des anciens joueurs et la qualité de jeu produit. Autres temps, autres mœurs.

A chaque rencontre de foot, nous nous mordons les lèvres de crainte de ne plus voir les exploits des vedettes de l'époque, tels les Lalmas et Achour (CRB), Koussim et Salhi (ES Sétif), Fréha (MC Oran), Lehtihet (JSD), Hachouf et Séridi (ES Guelma) Attoui et Bouden, H'Maya, Messaoudi, Nebouchi, Hannachi et Mokrani. Ce dernier avait, en son temps, éclaboussé de sa cinglante classe, frappé l'imagination et l'imaginaire des fans des Verts de l'intérieur du pays, que jamais, un prodige quels que soient son gabarit et sa classe, n'entrerait dans le «jardin réservé» aux internationaux! C'était malheureux, mais entendre des dirigeants lancer à l'intention d'un président de club, dont l'équipe d'un niveau inférieur, venait d'éliminer en demi-finale de la coupe d'Algérie, un des ogres (en papier) de la capitale, que c'était là, un petit exploit d'une «bonne petite équipe d'avenir», rendaient les gens raisonnables, irresponsables de leurs agressives réponses, allant jusqu'à les défier de recommencer le match, 3 fois de suite, avec le même score! Mais, les joutes se jouaient à un rythme endiablé, grâce à Mokrani, qui laissait les fans bouche-bée, avec en tête, son papa Mohamed, et son jeune frère, le gentil et sympathique Mabrouk.
Si Mohamed Mokrani oubliait, à ce moment, les CFA, les trains quotidiens et les tracas inhérents au plus dur métier de l'époque! Quant à Hamid, après l'inévitable bain-douche de fin de match, il s'engouffrait, pour Morsott, le village natal des Mokrani, dans la voiture de ce bon président Noureddine Meskalji, ou, à défaut, son jeune frère Kamel, constamment flanqué de l'inévitable El Borji Ziani, un dirigeant comme on n'en fait plus! Morsott, où avaient trouvé refuge, après la révolte du moudjahid Mohamed El Mokrani, vers les années 1871-1874, les milliers de citoyens, révoltés, vaincus, pendus, égorgés,puis écrasés pour la plupart d'entre eux! Pour les heureux survivants, ils seront pourchassés, déplacés des Hauts-Plateaux de Sétif ou pire, car inhumains, ceux qui ont décidé purement et simplement de les déporter très loin de Tamourth, jusqu'à Cayenne (Nouvelle Calédonie)! C'est-à-dire plus de 20 000 km en cale, pour une rude et dure traversée de l'océan, d'une inhumaine durée de 6 mois! Le relayeur et finisseur, qui fit des merveilles avec ses coéquipiers Fayçal, Ahmed Oudjani, H'Maya et plus tard, le jeune prodige, Zoubir Nebbouchi, qui fera voir de toutes les couleurs aux défenseurs adverses! Mokrani fera les frais d'une sinistre position de rejet instaurée par d'ignobles dirigeants nationaux et de leur politique de l'époque, qui consistait à convoquer de très bons joueurs de l'Est et de l'Ouest (le Sud était alors la dernière roue de la charrette), les faire suivre un stage et les renvoyer, pour ne garder que les joueurs résidant dans l'Algérois et de la première couronne de la capitale, des joueurs au niveau bien en deçà des attentes des fans algériens!
Hamid Mokrani, la merveilleuse trouvaille de Abdallah Toualbia et Noureddine Meskalji, le très grand président de l'US Tébessa, fut vite adopté par les fans ces «Canaris» où qu'ils se trouvaient. Bachir Tatar, l'ancien prodige étudiant à Constantine, ne ratait aucun match, et chaque week-end, aux côtés de ses 8 frères, fils de Hafnaoui Ben Ousmane, qui ont tous porté le maillot «jaune et noir», Hamma, Terzi, Menouar, Seddik, Mostefa, Majid, Zoubir et Farouk, il laissait l'antique Ex-Cirta, ses ponts et la viande grillée sur braises d'Ammi Allaoua de Constantine, rien que pour se délecter des prouesses de Hamid Mokrani! Quant à Annaba, ses daïras étaient formées d'El Kala, (ex- La Calle), Guelma, Souk Ahras, Tébessa, et ces localités comptaient plus de footballeurs que de médecins
(1965 à 1975).
Ces dirigeants souffraient constamment de la «hogra» manifeste, émanant de ceux qui, de loin, tiraient la couverture à eux, pour ce qui était du développement du football, en particulier, et du sport, en général! Il y avait comme clubs sportifs outre l'inévitable, USMA et ses «tuniques rouges», la JBAC de Annaba et ses «Dragons blancs», le Red Star, les cheminots et l'hôpital de Annaba, l'ES Guelma et son légendaire «Escadron Noir», les «Diables Rouges» de Souk Ahras, l'US Sédrata, l'Ouenza Sports, et les étonnants «Canaris» de l'US Tébessa et ceux, moins populaires, les jeunes prometteurs de l'ES Tébessa, réservoir des «Canaris», le club cher à Saddek Zennadi, Chérif Meskalji, El Hadi L'amiral, Ammi Salah dit «la JBAC», et le grand Brahima!
Et ces joueurs et dirigeants vouaient, non seulement une grande admiration, à Mokrani, mais encore plus au cardiologue, pour le sérieux qu'il montrait à chaque malade qu'il auscultait, malgré parfois le manque flagrant de moyens, qui ne l'empêchait jamais de faire son boulot jusqu'au bout!

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours