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Salim Dada, compositeur, musicien et musicologue, à L’Expression

«De nombreux projets discographiques personnels en cours…»

Il a plus d'une corde à son arc, pour ne pas dire à sa guitare! L'ancien secrétaire chargé de la Production culturelle, mais aussi compositeur émérite et expert à l'Unesco pour la convention 2005, revient à ses premiers amours puisqu'il a entrepris récemment, d'enregistrer plusieurs morceaux musicaux sur guitare, en studio. Sa musique est aussi disponible sur plusieurs albums internationaux. Cette dernière a eu à sillonner le monde du haut de ses 25 ans de carrière, et a été programmée et jouée dans une trentaine de pays dans le monde. Aujourd'hui, Salim Dada possède à son actif plusieurs projets discographiques personnels, monographiques. Un travail fort prenant et d'autant plus, rigoureux et onéreux qu'il prend du temps à le savourer tout en le pratiquant méticuleusement. Il nous confie ici les dessous de ce travail musical chevronné...

L'expression:Comme vous l'annonciez sur votre page Facebook, l'album «Groep Van Roey - Music, Wide Night» de l'ensemble belge Boho Strings dirigé par David Ramael comprenant vos deux premières «Miniatures algériennes» pour archets «Aurore de Djurdjura» et «Danse Zaydan», a été publié en novembre dernier. Pourriez-vous nous parler de ce projet plus longuement?
Salim Dada: Effectivement, l'orchestre de cordes Boho Strings avec qui je collabore depuis quelques années, vient d'enregistrer et publier un nouvel album comportant les deux compositions miennes que vous avez citées. En fait, les musiciens du Boho Strings jouent depuis 2015 différentes compositions de moi, spécialement celles écrites pour l'ensemble d'archets (violons, altos, violoncelles et contrebasses), et pour cet album, issu d'une commande privée, ils m'ont proposé de joindre deux de mes «Miniatures algériennes» avec d'autres oeuvres de Mozart, Boccherini et un autre compositeur contemporain, l'américain Mitchell McCarthy. Chose que j'ai acceptée connaissant la qualité du travail de l'ensemble et le professionnalisme de son chef David Ramael. La mise en ligne instantanée de l'album «Groep Van Roey - Music, Wide Night» sur les différentes plates-formes majeures (AppleMusic, iTunes, Spotify et AmazonMusic) a donné une plus grande visibilité à ce projet discographique.

Quelles ont été vos sources d'inspiration pour la création de ces morceaux?
Étant moi-même musicien pratiquant de plusieurs instruments à cordes pincées (guitare, ‘ud, kwitra, mandole, ukulélé,...), mon catalogue de compositions dévoile ma grande affection pour les cordes pour lesquelles j'ai consacré de nombreuses oeuvres. C'est, notamment entre 2007 et 2010 - une période qui coïncide avec mon séjour italien à Torino - où j'étudiais la direction d'orchestre, en même temps que je composais pour le conservatoire d'État Giuseppe Verdi de Torino et collaborais avec de grands musiciens et enseignants de quatuor à cordes. Durant cette période, j'ai écrit abondamment pour la famille des archets: quatuors à cordes, duos de violons, solo violon, musique de chambre, BO de films, etc.
Mon attraction pour la musique de chambre et le travail de proximité avec des musiciens de talent et d'expérience en Italie ont approfondi mes connaissances techniques et expressives des archets, ce qui va se refléter par la suite sur mes oeuvres symphoniques: écriture minutieuse, précise, prenant en considération également et au-delà du contenu musical, les aspects ergonomiques et psychologiques des musiciens, pour une optimisation maximale de leur exécution et leur interprétation. La création en 2010 de l'ensemble «Takht Dada» sera la consécration de mon séjour hermétique italien: Giacomo Agazzini (violon), Umberto Fantini (violon), Maurizio Redegoso Kharitian (alto), Claudia Ravetto (violoncelle) et moi-même (guitare et percussion). C'est l'ensemble qui a créé la majeure partie de mes oeuvres pour cordes.

Pourquoi avoir attendu autant d'années pour publier ces «morceaux»?
Pour le jeune compositeur que j'étais, la musique d'ensemble et d'orchestre est très compliquée à être montée, ça suppose être maîtrisant de son art et son langage, avoir un nom dans le milieu, avoir un réseau de partenaires et être entrepreneur et porteur de projets. C'était très difficile pour moi au début, comme pour tout le monde d'ailleurs, mais aujourd'hui, je m'estime heureux et épanoui. Depuis 2007, date de ma professionnalisation en tant que compositeur, je n'ai pas cessé de recevoir des commandes de compositions et de créations musicales de divers organismes nationaux et internationaux, pour des orchestres, ensembles et concertistes, ou pour le cinéma, théâtre et ballet. J'ai été programmé dans plusieurs pays du monde, mes musiques ont été présentées dans quatre continents, une trentaine de pays au moins, à raison de 10 jusqu'à 30, voire 50 présentations annuelles. Cela est en soi une grande réussite quand on est compositeur vivant.
Cependant, le disque est une autre affaire, et dans le domaine de la musique d'orchestre, ça coûte beaucoup d'argent et demande un immense travail de préparation et de production, sans parler des recherches de fonds et des labels sachant assurer la distribution et la promotion du disque. En Algérie et dans le domaine de ma musique, ce type de prestations est inexistant, le faire en Europe ou aux USA devient obligatoire. C'est ce qui a été fait à travers la publication de plusieurs interprètes internationaux qui ont inclus ma musique dans leurs albums. Et c'est dont je suis en train de faire actuellement à travers plusieurs projets discographiques, personnels, monographiques.

Comptez-vous donc sortir d'autres albums musicaux?
Absolument, il y a déjà l'album «The Dream of Ibn Hamdis» que j'ai enregistré en Italie en 2019 avec mon ensemble Shulùq: Calogero Giallanza (flûtes), Andrea Piccioni (percussions) et moi-même (guitare, kwitra, voix), avec la participation de la chanteuse Karima Skalli. L'album contient neuf titres dont six sont les miens avec deux nouveaux chants dédiés à la diva marocaine.
Malencontreusement, on a dû décaler la sortie de l'album à cause de la pandémie, mais là, on va lancer le single de l'album, «Behind the Sea», en version audio et en vidéo clip que je suis en train de réaliser.
Avec le Boho Strings et David Ramael, le dernier enregistrement nous a donné goût pour entamer un autre projet discographique, mais en plus personnel cette fois-ci. On travaille désormais sur un nouvel album qui consistera en une monographie de l'ensemble de mes compositions pour orchestre d'archets. L'album va comporter six oeuvres dont une nouvelle création, réparties sur douze titres, avec une durée totale de 52 minutes approximativement. Le programme musical étant établi et la maison de disque choisie, l'«Antarctica Records» en Belgique, on passe maintenant à la collecte des fonds nécessaires pour produire cet album unique en Algérie et dans le Monde arabe.
Enfin, il y a également mon album solo guitare sur lequel je travaille depuis quelques mois et que vous avez eu la gentillesse d'en parler en juillet dernier.

Justement, vous avez également posté quelques photos de vous avec votre guitare, cet instrument dont vous affectionnez le jeu et qui occupe votre temps, récemment encore. Un mot de votre projet d'album solo que vous nous avez confié l'été passé?
Beaucoup de gens savent que la guitare est mon instrument premier, que je l'ai pratiqué de façon plus au moins régulière depuis 1993 et l'ai enseigné pendant 23 ans. Mes derniers postes étaient à l'ENS-Kouba et l'Institut supérieur national de musique (2014-2019). Pour cet instrument, j'ai également écrit un très grand nombre d'oeuvres, une cinquantaine de pièces composées entre 1994 et 2020. Un projet de disque était donc nécessaire afin de consacrer mes 25 ans de carrière de guitariste que je suis, en tant que musicien, compositeur et formateur. Les photos que vous avez vues récemment sont issues des sessions d'enregistrement que je suis en train d'accomplir au Studio Aswatt à Alger au gré de mon prochain album de guitare solo. Plusieurs mois ont été nécessaires afin que je puisse rassembler mes pièces, dépoussiérer les archives, retrouver les manuscrits, retravailler les partitions et reprendre, notamment ma technique instrumentale.
C'est un travail de longue haleine qui nécessite beaucoup de concentration et d'assiduité, mais le plaisir de le faire est encore plus conséquent car là je me mets devant le compositeur que je suis et qui a l'habitude d'être à la baguette ou derrière la console lors des enregistrements de ses musiques.
Cette fois, je joue à l'interprète, la responsabilité est alors double et je ne peux qu'être intransigeant et perfectionniste autant que je le suis avec les autres interprètes de mes oeuvres. Cet album de solo guitare contiendra une douzaine de mes compositions pour guitare solo, il sera mixé à Alger et masterisé à Sofia en Bulgarie. J'ai espoir qu'il soit mis sur le marché cet été, inshallah! L'album est dédié à mes maîtres, mes élèves, mes interprètes et aux amoureux de la «six cordes».

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