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Le Livre blanc sur les changements climatiques

Une réponse à la prévention des risques majeurs

Samedi s'est ouverte une conférence sur les risques majeurs. Le ministère de la Transition énergétique tient à apporter sa pierre à l'édifice d'une stratégie visant d'une façon globale à atténuer les effets de ses catastrophes. Dans ce cadre, le Livre blanc sur les changements climatiques impact majeur parmi les catastrophes est objectivement un document qui a mobilisé une quarantaine de chercheurs universitaires et cadres d'une dizaine de ministères qui ont réfléchi pendant 4 mois à cette problématique couronnée par un Livre blanc qui gagnerait à être lu et exploité.

Occurrence des changements climatiques
Les changements climatiques sont une réalité. L'Algérie est impactée durement par les changements climatiques et a mis en place une politique volontariste pour lutter, voire au moins atténuer leurs effets néfastes. Dans le même ordre et au vu de ses efforts pour diminuer son empreinte écologique, elle est en droit de demander un accompagnement du fait qu'elle s'inscrit dans cette ambition de contenir le réchauffement climatique au-dessous de 2°C. Cette étude qui a été réalisée en un temps record n'est certainement pas exhaustive. Elle est cependant, indispensable comme état des lieux. Le niveau intellectuel des participants de tous les départements ministériels en première ligne de la lutte contre les effets importants et de plus en plus erratiques et dangereux des changements climatiques pointent du doigt la responsabilité des pays industrialisés qui, d'une certaine façon ont la parade contre les perturbations climatiques. Ce qui n'est pas le cas des pays du Sud. Ne dit-on pas à juste titre: «Le Nord pollue, le Sud souffre?».
L'injustice climatique: après les réfugiés politiques puis les réfugiés économiques, les réfugiés climatiques
À toutes les avanies que connaissent les déshérités du monde, la faim, la soif, le manque d'hygiène, le manque d'instruction, il faut y ajouter l'injustice climatique et l'incapacité d'atténuer l'usage des énergies fossiles. La maison brûle et on regarde ailleurs disait le président Chirac au sommet de Johannesburg. Les convulsions climatiques du fait d'une consommation des pays riches qui envoient chaque année des milliards de tonnes de CO2 dans l'espace induisant l'effet de serre, font que ce sont les pays du Sud qui payent l'addition. Ce sont des inondations, des sécheresses catastrophiques et au bout du compte des réfugiés climatiques qui ne peuvent pas lutter contre les perturbations. Qu'on se le dise, un mode de vie à l'américaine, à 8 tep/hab/an n'est pas soutenable! Les Européens qui sont à 4 tep/hab/an sont-ils deux fois moins heureux que les Américains? Et que dire des Sahéliens? Quand on sait qu'un Sahélien consomme en énergie en une année ce que consomme un Américain en une semaine! Que dire aussi quand on sait qu'un plein de 4×4 en biocarburant soit 225kg de maïs transformé, peut nourrir un Sahélien pendant une année! Est-ce ainsi que les hommes vivent? Pierre de Rabhi nous recommande de faire, chacun à son niveau, comme le colibri: apporter chacun notre goutte d'eau pour éteindre l'incendie et, ce faisant, conjurer le péril d'un climat erratique qui impactera en premier les déshérités de la Terre. Chavez disait que si le climat était une banque, les pays industrialisés feraient tout pour le sauver. Interrogeons-nous si chacun de nous, si chaque pays a fait ce qu'il doit faire en termes de dette vis-à-vis de la Nature, en termes de viatique vivable à laisser aux générations futures!
La situation est d'autant plus préoccupante, notamment dans les pays du Sud qui ont comme ceux du Nord à lutter contre la pandémie de la Covid-19: «Certains dirigeants et décideurs qui étaient déjà à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique pourraient vouloir profiter du choc infligé par la pandémie pour mettre en oeuvre des changements environnementaux durables et plus vastes. Ils feront, en effet, «bon usage» de la pandémie en empêchant que la crise n'ait servi à rien.» «Et quand on en aura fini avec la Covid- 19, le pli étant pris, ça continuera avec la lutte contre le réchauffement climatique. Ce chemin, nous devons l'emprunter, nous n'avons pas le choix, comme dans toutes les idéologies totalitaires: «Cette réinitialisation est une tâche ambitieuse, peut-être trop ambitieuse, mais nous n'avons pas d'autre choix que de faire tout notre possible pour l'accomplir. Il s'agit de rendre le monde moins clivant, moins polluant, moins destructeur, plus inclusif, plus équitable et plus juste que celui dans lequel nous vivions à l'ère pré-pandémique. [...] Ne pas agir équivaudrait à laisser notre monde devenir plus méchant, plus divisé, plus dangereux, plus égoïste et tout simplement insupportable pour de larges segments de la population mondiale.»
Le climat est en train de changer, c'est un fait Les conséquences sont inédites et de plus en plus imprévisibles. Les impacts seront de plus en plus importants sur l'accès à l'énergie, à l'eau, sur les équilibres géostratégiques, les mouvements de population, les écosystèmes... Réduire les émissions de gaz à effet de serre est primordial, car ces émissions sont le moteur du changement climatique. Certaines zones sont touchées plus rapidement que d'autres. D'ici 2100 l'augmentation de la température moyenne serait de 2°C à 3,5°C. Les jours très chauds (dépassant de 5°C la moyenne) seront plus nombreux: de 36 aujourd'hui, ils passeraient vers 2030 à plus de 40, voire à plus de 70 dans les pays du Sud. Toutes les régions subiront des sécheresses et des vagues de chaleur plus longues, qui ne se produiront plus seulement en juillet ou août.Les impacts du dérèglement climatique en Algérie sont globaux. Les impacts socio-environnementaux du dérèglement climatique sont aussi une composante du changement climatique. Le changement climatique est souvent perçu comme une menace globale affectant de manière égale toute la population mondiale. Rien n'est moins vrai! De nombreuses études prouvent qu'il affecte plus durement les populations du Sud et à l'intérieur des pays les populations les plus vulnérables. Les politiques d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques ne prennent pas assez en compte l'enjeu des inégalités climatiques.
Cinq ans après l'accord de Paris sur le climat, quel bilan?
«Cinq ans après la signature de l'accord de Paris sur le climat, écrit Viviane Le Guen, l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés à l'horizon 2100 semble compromis. Cette année, les mesures de confinement prises contre la pandémie de Covid-19 ont fait chuter de 7% les émissions de CO2 d'origine fossile, a annoncé le. Pour Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, «Le moyen d'atténuer le changement climatique n'est pas d'arrêter les activités mais d'accélérer la transition vers des énergies bas carbone», Mais selon 14 instituts de recherche, les pays du G20 ont annoncé au moins 234 milliards de dollars d'argent public en faveur des énergies fossiles et 151 milliards pour les énergies propres.»
«À l'échelle internationale, le nouveau président américain, Joe Biden, a promis de faire en sorte que les Etats-Unis réintègrent l'accord de Paris. La pandémie de Covid-19, en mettant à l'arrêt les activités humaines, a permis de faire baisser les émissions de CO2 en 2020. Une baisse «conjoncturelle» prévient l'ONU. Elle appelle à une «relance verte». La planète Terre se dirige toujours tout droit vers un réchauffement climatique estimé à 3,2 degrés d'ici la fin du siècle.
Que fait l'Algérie?
L'Algérie fait siens les Objectifs du développement du millénaire et sera fidèle à ses engagements qu'elle atteindra d'autant plus vite qu'elle est accompagnée dans leur réalisation Nous allons en ce qui concerne notre pays d'abord décrire ce que sont les changements climatiques. Comment l'Algérie a-t-elle été impactée sur tous les plans d'abord des vies humaines fauchées, ensuite des dégâts importants suite aux inondations catastrophiques, et incendies incontrôlables. L'Algérie se bat, elle mobilise, fait preuve d'ingéniosité, respecte ses engagements climatiques, notamment en procédant au torchage des gaz, pour diminuer son empreinte écologique en étant l'un des rares pays à tenter de séquestrer le gaz carbonique, en collaboration avec la multinationale BP. Elle relance le Barrage vert, pour planter «des puits de carbone». Le combat est d'autant plus difficile que les aides sont minimes et que les pays continuent à utiliser les énergies fossiles! Elle se bat contre le péril acridien pratiquement chaque année avec les conséquences potentiellement dommageables pour les récoltes.
Effets du changement climatique en Algérie
L'Algérie est située en région méditerranéenne, région considérée par le Groupe intergouvernemental des experts internationaux sur l'évolution du climat (Giec) comme l'un des 24 «hot spots» les plus vulnérables au changement climatique. Touchée par les phénomènes extrêmes climatiques récurrents (inondations, sécheresses, canicules, incendies de forêts, etc.). L'Algérie - comme les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) - est particulièrement touchée par la dégradation des sols et la désertification. De plus, les zones du pays qui reçoivent plus de 400 mm de pluie par an sont limitées à une bande nord d'environ 150 km en partant de la côte et les événements climatiques extrêmes constituent des menaces régulières pour la population. Cela entrave le développement socio-économique et entraîne indéniablement une pression forte sur l'accès aux ressources naturelles. En effet, les projections climatiques indiquent une augmentation substantielle de la température d'ici 2030 avec une réduction significative des précipitations, entraînant une pression plus forte sur l'accès aux ressources naturelles, en particulier l'eau. L'Algérie, comme beaucoup d'autres pays du Bassin méditerranéen, est soumise avec récurrence à des risques majeurs d'origine naturelle ou technologique. Ces phénomènes ont causé un grand nombre de victimes et de dommages aux habitations et infrastructures socio-économiques lors des dernières décennies. Ce qui a, d'ailleurs, conduit l'Algérie a la promulgation de la loi N° 04-20 du 13 Dhou El Kaâda 1425 correspondant au 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable instituant les 10 risques majeurs.
La prise en charge du risque majeur des changements climatiques: le Livre blanc
Le ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables a initié à la demande de monsieur le Premier ministre une réflexion sur l'impact Cette réflexion, liste d'une façon non exhaustive, les dégâts humains et matériels occasionnés par les changements climatiques, a été le fruit de la participation de plusieurs départements ministériels et d'universitaires spécialistes de l'environnement», précise la même source. Le Livre blanc décrit les pertes dues aux perturbations climatiques et les efforts qu'a faits l'Algérie pour en atténuer les effets, selon le communiqué. «En s'impliquant dans la diminution des gaz à effets de serre (GES), l'Algérie souhaite que l'effort réalisé puisse pouvoir être apprécié à sa juste valeur par les organisations internationales en charge du climat, notamment dans le futur, du fait de l'impact négatif dû au stress hydrique.» Cet ouvrage «plaidoyer» n'a pas la prétention d'être exhaustif en rapportant toutes les pertes multidimensionnelles que l'Algérie a subies, du fait des perturbations dues aux changements climatiques. Il a, cependant, pour ambition d'attirer l'attention sur les efforts réalisés pour atténuer les effets néfastes dus en définitive à une consommation encore importante d'énergie fossile. «L'Algérie fait siens les Objectifs du développement du millénaire et sera fidèle à ses engagements qu'elle atteindra d'autant plus vite qu'elle est accompagnée dans leur réalisation», est-il mentionné.
«En s'impliquant dans la diminution des gaz à effets de serre (GES), l'Algérie souhaite que l'effort réalisé puisse pouvoir être apprécié à sa juste valeur par les organisations internationales en charge du climat, notamment dans le futur, du fait de l'impact négatif dû au stress hydrique», conclut le communiqué. Le Livre blanc n'est pas qu'une étude scientifique par une vingtaine d'universitaire et 10 départements ministériels sans compter la délégation aux risques majeurs, le Craag ; universitaire, il donne les premiers éléments d'un état des lieux non exhaustif, mais le début d'une réflexion permanente sur le suivi des dégâts des convulsions climatiques, passé, présent et même prévisibles avec un listing non exhaustif aussi, de toutes les opérations mises en oeuvre pour le pays pour en atténuer les effets. Le nombre d'allergies liées au pollen a été multiplié. Les variations de températures et leurs augmentations favorisent le développement de maladies autrefois peu présentes ou absentes de nos territoires. Des inondations plus nombreuses, des sécheresses plus violentes. L'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes et cyclones) vont générer une augmentation des crues et inondations soudaines. Les pays méditerranéens pourraient voir l'augmentation de leurs pluies s'intensifier de 20% en 2100, mais aussi leur régularité augmenter. De façon générale, le dérèglement climatique aggrave les risques naturels pouvant causer blessures et décès au sein des populations habitant à proximité d'un cours d'eau. De plus, la diminution des débits des cours d'eau pourrait atteindre 10 à 40% d'ici 2050 à cause du dérèglement climatique. L'Algérie en appelle à une prise de conscience responsable des pays du Nord. Elle en appelle à redimensionner les fonds promis aux différentes COP, notamment la COP 21, pour prendre en charge les défis actuels. Elle revendique d'être accompagnée dans les défis qu'elle lance pour atténuer autant que faire se peut les effets désastreux des changements climatiques. 

 

 

«Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » Jacques Chirac

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