L'Expression

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Les bavardages secrets de Sarkozy

Les protestations véhémentes de l'ancien président français, Nicolas Sarkozy, qui a clamé, en vain, son «innocence», aussi bien dans l'affaire du financement libyen de sa campagne électorale que dans celle des «écoutes», n'ont pas empêché le tribunal correctionnel de Paris de le condamner, dans un jugement rendu, hier, à trois ans de prison, dont un an ferme. Le Parquet national financier (PNF) avait requis quatre ans, dont deux fermes, reprochant à Sarkozy d'avoir «abîmé» l'image présidentielle, dans une affaire «aux effets dévastateurs». Il était poursuivi pour avoir essayé, avec l'aide de son avocat, Thierry Herzog, de soudoyer un haut magistrat, dans l'espoir d'obtenir des informations confidentielles relatives à l'instruction ouverte sur le financement de sa campagne électorale, en 2007 par le président libyen Maamar El Gueddhafi. Le magistrat, Gilbert Azibert, devait obtenir, en échange, un poste de prestige à Monaco. Historique, assurément, cette sentence tombe, neuf ans après la condamnation de Jacques Chirac (deux ans de prison avec sursis), pour des emplois fictifs à la ville de Paris dont il était le maire, avant d'accéder à l'Elysée. Mais la coïncidence s'arrête là, car, pour Nicolas Sarkozy, le chemin de Golgotha ne fait que commencer puisque, le 17 mars prochain, il devra affronter l'autre procès de l'affaire «Bygmalion», concernant le financement occulte de la campagne de 2012. Celui qui s'est retiré de la vie politique, en 2016, laissant dans son sillage une Libye à genoux, à la grande joie de son compère Bernard-Henri Lévy, autoproclamé chantre du Printemps arabe, pour des raisons qu'on devine sans trop de peine, se voit rattrapé par ce qu'il dénonce comme «une infamie», même si les faits sont têtus. Celui qui se cachait sous l'identité farfelue de Paul Bismuth, en 2014, aura bien du mal à convaincre de son innocence et, encore moins, de son intégrité. Ses défenseurs ont beau brocarder des «bavardages entre amis», des «fantasmes», des «hypothèses» et des «procès d'intention» fomentés par le PNF, le «désert de preuves» n'a pas apporté au prévenu et à ses comparses, un soupçon d'innocence, dans cette première affaire des écoutes bizutées de la ligne téléphonique secrète entre Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog. Ecoutes qui ont établi l'existence d'un «pacte de corruption» avec le haut magistrat, instrumentalisé pour suivre le dossier de l'affaire «Bygmalion». Pour balayer les doutes que la défense s'est employée à semer, urbi et orbi, le président du PNF a prévenu que «personne, ici, ne cherche à se venger d'un ancien président de la République». Sourd au bégaiement de l'histoire, Sarkozy l'aura-t-il, seulement, entendu?

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