SAID OULD KHELIFA A L’EXPRESSION
«l’optimisme est une promesse»
Pris en aparté, le réalisateur consent volontiers à nous accorder cet entretien express.
«Mehdi, romancier algérien de terre et de mère vit sa ville, Alger, comme sa vie...avec une tendre violence. Ania sa voisine, Rachid et «Zapata» ses amis sont surtout autant de repères pour cet homme couleur de mimosa», dit le synopsis du film. Pour en savoir plus, son réalisateur et auteur nous en parle un peu plus...
L´Expression: Pourriez-vous M.Saïd Ould Khelifa nous parler de la scène que vous venez de tourner?Saïd Ould Khelifa: La scène qu´on vient de tourner aujourd´hui dans la maison de Raïs Hamidou correspond dans le scénario à la séquence 37. C´est le moment où Mehdi (l´acteur central du film ndlr) sort du fond du puits (gouffre), littéralement parlant et commence à redécouvrir sa ville. Cette ville qui l´a vu naître et qui l´a aimé. Là, on le voit redécouvrant cette ville de ce balcon des hauteurs d´Alger.
Pouvez-vous nous présenter brièvement ce film «Mehdi d´Alger»?Ce film est une adaptation du roman d´Amine Zaoui, Le sommeil du Mimosa. C´est l´histoire d´un écrivain ou romancier qui sort d´une profonde léthargie et qui essaye de regagner des rives plus clémentes. Il a vécu dans un îlot de pessimisme et puis là, il se dit que la vie vaut la peine d´être vécue. Il commence à émerger pour aller vers des rives plus clémentes. Là où l´optimisme est une promesse.
Pourquoi avoir choisi d´adapter le roman de Amine Zaoui sur grand écran (Sommeil du Mimosa)?C´est l´envie de témoigner de la force d´un peuple qui a su vivre, survivre et revivre dans l´histoire de la dernière décennie de l´humanité. Je crois modestement que ce que le peuple algérien a traversé est très rare . On essaye à travers la fiction -ce n´est pas un documentaire, c´est le résultat d´un imaginaire total - de dire, comme disait Aragon: «Est-ce ainsi que les hommes vivent?» Nous, on essaye de dire, voilà comment on vit dans ce pays. Cependant, c´est un film assez optimiste.
Ce film rentre -t-il dans le cadre de l´Année de l´Algérie en France?Il coïncide avec l´Année de l´Algérie en France. Un film, on ne peut le préparer en une année. Là, il a coïncidé avec l´Année de l´Algérie en France que moi personnellement je préfère appeler Djazaïr 2003, parce qu´ici, il y a déjà l´idée de l´Algérie avant tout. L´Année de l´Algérie a soutenu donc sans aucun problème le projet qui bénéficié de plusieurs aides, notamment du concours de l´association Lumière qui a beaucoup fait pour que le matériel technique soit mis à notre disposition pour faire ce film.
Avez-vous rencontré des difficultés pour le monter?Il y a toujours des difficultés. Mais disons que j´ai bénéficié de l´avance sur recettes en France du CNC (Centre national de la cinématographie) de TV5, de l´aide aussi du festival de Rotterdam, d´une fondation suisse à Lausanne. En Algérie, le film a bénéficié du soutien de la télévision algérienne conformément à sa politique de soutien aux projets cinématographiques algériens comme ce fut le cas avec le film de Kamel Dahan, de Abderlkrim Bahloul et avec le mien entre autres. La télévision algérienne contribue de manière très conséquente. Nous avons aussi un partenaire, la boîte Sim Audiovisuel dirigée par un producteur indépendant, Boualem Issaoui.
Quand sortira ce film?On doit honorer notre cahier des charges pour que le film soit présenté en avant-première mondiale à Alger avant la fin de 2003. Ça, c´est notre accord moral vis-à-vis de l´Année de l´Algérie. Après, ce seront les négociations avec les producteurs, les festivals pour qu´ils puissent bénéficier d´un bon décollage. Mais c´est très tôt pour en parler. Ce qui est sûr, c´est que l´avant-première se fera à Alger.