L'Expression

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SAID SMAIL (ECRIVAIN ET JOURNALISTE)

«M’exiler dans mon exil par les mots»

L’écrivain nous confie ici, la genèse de son dernier roman et nous parle du rapport presque vital qui le lie aux mots...



L´Expression: Vous venez de publier votre septième roman intitulé L´île du diable pourriez-vous nous le présenter?Saïd Smaïl: C´est un roman fantastique, paraît-il, premier du genre. Je l´ai écrit quand j´étais en exil en France entre 1994 et 1996 chez ma soeur qui est décédée d´un cancer à un moment où je vivais une situation d´abandon, loin de ma famille...

Pourquoi cette envie d´écrire à ce moment-là?Parce que justement, le poids et la douleur de l´exil m´ont occasionné un phénomène meurtrier, de désoeuvrement. Pour échapper à cela, je me suis mis à écrire. Puisque j´avais ce potentiel, autant m´occuper. Et j´ai commencé à écrire ce livre. Dès les premières pages, je vous le dis carrément, ça coulait à flots. Pourquoi? Parce que cela me permettait de m´évader. Je m´exilais dans mon exil. Je me créais un univers. Dans cet ouvrage on sent que c´est un univers fabriqué par quelqu´un qui est dans un besoin extrême...

Pourquoi ce titre L´île du diable?L´histoire se passe sur une île entre un sanglier solitaire, un vieillard ermite, un jeune garçon et une jeune fille. Par la suite, ça se peuple. En fait, on peut dire que c´est le sanglier solitaire qui fera le bonheur de l´humanité de cette île. C´est lui qui est à l´origine de tout leur malheur et leur bonheur.

Pourquoi attribuez-vous un adjectif «diabolique» à une île qui, souvent est qualifiée de paradis?Parce que les êtres qui évoluent sur cette île vont connaître et vivre des situations diaboliques, étranges. Donc, fatalement cette île - là est diabolique. Ce sont les gens qui vivent aux alentours, en dehors d´elle, qui vont l´appeler ainsi, parce que quiconque par cupidité ou par curiosité qui s´aventurerait là-bas, n´y reviendrait jamais. Il est attaqué par des créatures monstrueuses. Donc personne ne pouvait dire ce qu´il y avait exactement sur cette île.

Votre livre a reçu l´aval du commissariat général de l´Année de l´Algérie en France?Oui, le temps qu´on fournisse les 1200 livres à la bibliothèque nationale d´El-Hamma, il sera diffusé dans les librairies. Il est sorti cette semaine et vendu à 350 DA.

Quelles sont vos références littéraires?Un peu de tout, avec une petite influence de Guy de Montherlant quand même, sans qu´elle soit trop prononcée dans mes écrits. Mais je suis libre, je ne me sens pas prisonnier d´un style d´écriture quelconque.

Vos rapports avec les mots?Un rapport d´utilité. Le mot doit m´aider à exprimer quelque chose qui ne peut être que moi. Moi, je ne suis qu´une courroie de transmission entre le réel et une expression. Donc, le mot doit porter quelque chose. Véhiculer un peu de soi aussi. Il y a toujours une part d´autobiographie, forcément.
Dans le crépuscule des anges, tout le monde croyait que c´était ma vie que je racontais, or que non !

De Quoi j'me Mêle

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