FAWZI CHEKILI À L’EXPRESSION
«Un jazz qui reflète mon identité»
Le jazz de cette vedette tunisienne est ouvert à diverses influences ethnoculturelles...
C´est dans les coulisses de la Maison de la culture Malek-Haddad après le concert, que ce guitariste jazzman a bien voulu répondre à nos questions.
L´Expression: Pouvez-vous nous parlez de la genèse de ce jazz particulier que vous pratiquez.Fawzi Chekili : Comme je suis musicien de jazz à la base, je me suis rendu compte sur le plan matériel, qu´il fallait dire le jazz avec ma propre identité. Donc j´ai décidé d´intégrer à mon trio habituel, qui joue du jazz traditionnel, des éléments qui interprètent la musique traditionnelle arabe voire tunisienne. J´ai donc introduit le ney, l´accordéon oriental, c´est-à-dire l´accordéon qui est axé au quart de temps, au mode arabe donc, et, bien sûr, tous les instruments à percussion tels la derbouka, le bendir, le tar, etc.
Par la suite, j´ai eu l´idée de composer des titres qui utilisent des modes arabes mais harmonisés à la manière jazz, avec ses harmonies, son swing.
Quelles sont vos influences en terme musical?En matière de jazz, j´aime tous les bons guitaristes à l´image de Patt Metini ou Wes Montgomry...j´aime et j´écoute tout. Toutes les bonnes choses.
Vos inspirations?C´est de jouer ici, entre autres.
Les musiques traditionnelles?Je suis né à Tunis et j´ai toujours vécu là-bas, à part quelques brefs séjours à l´étranger. Quand on fait cette musique-là, forcément, on joue et on touche à toutes les choses même les styles parallèles, latino, Brésil...
Prévoyez-vous, après la musique tunisienne ou maghrébo-orientale de mélanger votre jazz à d´autres musiques traditionnelles?Je n´ai pas de projet en ce sens. Mon principal projet, c´est de composer et d´écrire de la musique. Et puis on verra où cela nous mènera. Ecrire de la musique, c´est une priorité et lorsqu´on écrit de la musique, on a des inspirations diverses. Oui, peut-être qu´il y aura d´autres éléments qui vont «réagir» dans ma musique.
Y a-t-il un album en chantier?Un album de chansons notamment qu´a interprété Abire sur des poèmes tunisiens.
Comment avez-vous fait la connaissance de Abire?Vous savez, lorsqu´on aime le jazz, on finit par se rencontrer. Il n´y a pas plusieurs adresses. Elle a su que j´existais et moi qu´elle existait. Elle est venu me voir et voilà. Elle chante à merveille, des standards de jazz.
Quelques dates de concerts et tournées?J´ai des tournées avec mes autres formations, dont une belgo-tunisienne. C´est une configuration plus acoustique, plus intimiste. J´ai vraiment envie de tourner un peu plus avec ce groupe. Je trouve qu´il y a de la matière. Et si on tourne un peu plus, je crois que la musique ne s´en portera que mieux.
