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Au Mali, rien de nouveau

Au Mali, des associations diverses vont contre vents et marées pour tenter de maintenir un semblant d'activités depuis que la junte a décrété l'interdiction des partis et autres organisations de la société civile. Saisie par deux plaintes de certains courants, la Cour constitutionnelle n'a pas eu d'autre choix que de se déclarer «incompétente» pour trancher, dans un sens ou un autre, tant la situation est complexe et même incertaine. La première plainte visait, ni plus ni moins, que l'annulation de la décision de la junte qui a «suspendu» les activités partisanes de nature, dit son argumentaire, à compliquer davantage une situation déjà instable. La même Cour a, d'ailleurs, qualifié d' «irrecevable» une autre requête, formulée par des organismes représentatifs de magistrats et de procureurs, convaincus d'un «vide institutionnel» dans le pays, à partir duquel ils en appellent à une autre période de transition ainsi qu'à la préparation d'élections générales dont on imagine sans peine qu'elles ne figurent pas parmi les priorités absolues de la junte.
Ainsi, la juridiction malienne se retrouve-t-elle, bon gré mal gré, dos au mur face à des tentatives de remise en cause des récentes mesures auxquelles la junte a recouru pour garder la mainmise sur les évènements, dans un pays toujours en proie à de graves difficultés socio-économiques et, surtout, à une équation sécuritaire apparemment insolvable. En prenant ces deux décisions, jeudi dernier, la Cour constitutionnelle prend le risque de mécontenter tout le monde mais avait-elle vraiment le choix? Les militaires qui ont pris le pouvoir en 2020 ont choisi de bâillonner les partis et les associations activant dans le domaine politique, notamment en interdisant aux médias de rendre compte de leurs activités. Un décret a été publié en ce sens, la semaine dernière, par le chef de l'Etat, le colonel Assimi Goïta qui leur reproche une «subversion» et des «discussions stériles». Ces derniers jours, la fronde s'est accrue davantage depuis que le régime en place est passé outre la date du 26 mars 2024, censée donner lieu à des élections, selon l'accord convenu avec la Cedeao. Quant à la Cour constitutionnelle, elle a simplement botté en touches, considérant que, dans la première plainte, «tout le contentieux des actes réglementaires, tels les décrets, relève de la compétence attributive de la Cour suprême» alors que, dans la seconde, elle «n'a pas été saisie par le Président du Conseil national de Transition (Parlement de transition) et le Premier ministre», seuls habilités à «constater une vacance de la présidence de la transition». Reste à savoir comment les plaignants vont prendre en compte ces conclusions juridiques.

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