L'Expression

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Ça passe ou ça casse

La bataille du FLN, la mère de toutes les batailles, a commencé même si la vie politique algérienne est bien terne en cet automne 2003. La lutte pour la présidentielle, qui se déroulera en avril prochain, s´annonce déjà féroce. Pour le moment, les seuls signes tangibles d´une violente et dure confrontation ne sont décelables qu´à travers les péripéties de l´action judiciaire entamée par les hommes de Bouteflika contre Benflis pour lui ravir cette magnifique machine à gagner les élections.
Le FLN, c´est le jackpot de l´Algérie. Il a ses réseaux qui essaiment en profondeur le pays et ses relais jouissent de l´exceptionnelle particularité de tout connaître, de tout savoir sur les hommes, les tribus, les clans, les officines et les moeurs formant les strates de notre société. La justice est saisie de cette tragédie du FLN où les Brutus sont de partout et de nulle part. Au nom du peuple algérien, un juge rendra sous peu son verdict sur la légitimité ou non du 8e congrès du FLN, celui qui a adoubé Benflis pour en faire peut-être le futur chef de l´Etat.
A lui seul ce verdict, lorsqu´il sera prononcé, nous renseignera a priori sur l´homme qui aura le plus de chances de devenir le huitième président de cette nation encore minée par les luttes intestines et les coups bas dignes des dynasties finissant à jamais de sombrer dans la décadence après une furtive apogée.
A lire la presse algérienne, l´on saisit que ce combat Bouteflika-Benflis, que l´on veut présenter en guise de trompe-l´oeil, comme celui de deux seigneurs de la guerre s´affrontant en un duel franc et loyal, ne génère en vérité que le principe de la loi du plus fort quitte à ternir l´image d´une justice déjà omnipotente. Ne soyons donc pas naïfs en pensant que les choses suivraient leur cours normal pour peu que nos institutions impliquées dans la gestion et le contrôle de ces élections s´acquittent fort bien de leurs tâches.
Cela ne suffira pas dans un climat délétère où l´on nous a habitués depuis longtemps à crier au loup même quand celui-ci ne pointe pas son «museau» depuis la lisière de la forêt.
Le face-à-face Bouteflika-Benflis sera brutal, sans pitié. Ce sera un combat de gladiateurs digne des arènes romaines. Parce que tout simplement, ces deux guerriers savent que pour gagner, il faut avoir l´âme d´un «tueur». Et si la gloire a été souvent mêlée de sang, c´est parce qu´il n´y a pas de destin sans haine.
En politique, l´obstination est la vertu capitale. Bouteflika sait par expérience que les exigences de l´action vont le pousser encore plus loin en ne s´encombrant pas de moralité, encore moins de pudeur là où il ne faudrait pas en avoir surtout face à une classe politique pleine de sous-marins en immersion profonde. Le seul vrai adversaire de Bouteflika, c´est le temps. Les surprises pourraient survenir à tout moment dans un pays qui a renoué avec la culture de la jacquerie. Celle de la contestation permanente. Ce prurit se manifeste sans crier gare ! Il se nourrit de la contestation sociale à l´exemple de la crise de Kabylie ou de la grève des enseignants du secondaire. A quelques encablures de ces élections, de tels remous peuvent déboucher sur une violente tempête où le meilleur timonier sera inévitablement désarçonné avec son embarcation entière.
La prochaine présidentielle est annonciatrice de jours sombres pour l´avenir de la démocratie en Algérie. L´on sent déjà que le marigot du FLN s´apparente à une fosse aux lions. L´armée, qui a publiquement proclamé sa neutralité objective dans cette bataille politique, ne veut plus jouer au souffre-douleur si bien que son chef, le général Lamari, refuse désormais de camper dans ce casting le mauvais rôle en incarnant, comme il le fit jadis, «le pouvoir derrière le trône», aussi vacillant soit-il même s´il est celui du président Bouteflika.
La politique s´apprend à l´Ecole, mais on passe son diplôme dans la rue. Voilà le credo sur lequel se fonde le plan de bataille de la présidentielle 2004. Pour Bouteflika, les dés de son destin politique roulent à nouveau. En attendant, il n´a qu´une seule devise : ça passe ou ça casse !

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