Droit devant...
Cette semaine, le Conseil de gouvernement s´est réuni pendant deux journées consécutives pour étudier des textes à soumettre pour adoption au prochain Conseil des ministres. Des textes visant à améliorer le fonctionnement de certains secteurs comme le tourisme en les préparant dorénavant à rendre davantage de services. Parmi ces textes il y a évidemment celui, décisif, de la constitutionnalisation de tamazight à partir du 18 avril courant. Serein et constructif, le gouvernement travaille, comme on voit, d´arrache-pied, pour être au rendez-vous des échéances. En est-il de même pour les partis politiques? Pris globalement, à l´exception du MDS et du RCD qui ont choisi la solution de boycotter les élections du 30 mai, les autres formations, tel le FFS, n´ont pas complètement fermé la porte. Restent les petits partis comme l´ANR ou le PT qui, faute de proposer une voie plus à même de susciter l´unanimité dans l´opinion publique, ont opté depuis deux jours pour le report pur et simple des élections législatives. Raisons invoquées? Rien qui ressemble à un argument dirimant. Que penser d´une telle attitude, quand on sait qu´aussi bien le PT que l´ANR ont tout à gagner à participer à des élections qui, malgré la compétition acharnée qui s´annonce entre les grands partis, devraient pouvoir leur assurer une part non négligeable des suffrages.
Qu´est-ce qui fait douter un vieux briscard de la politique comme Redha Malek à quelques coudées des élections? Aurait-il perdu sa proverbiale assurance à l´approche d´une échéance qu´il sait pourtant indispensable à la sortie définitive de la crise qui s´est abattue sur l´Algérie depuis une quinzaine d´années? Sans savoir lire dans le marc de café, encore moins dans la pensée intime de Redha Malek, on peut, malgré cela, imaginer l´ancien porte-parole du GPRA aux négociations d´Evian. C´est vrai qu´aussi bien le PT que l´ANR n´ont probablement pas échappé aux pressions des partis du boycott qui ne sont sans doute pas restés indifférents à l´idée d´entraîner dans leur sillage d´autres formations pour grossir le cercle des boycotteurs. Alors que faire? Eh bien, on prend son temps en faisant semblant d´hésiter en attendant l´ultime ligne droite pour foncer dans la mêlée.
Nous avons dit plus haut que le FFS n´a pas tout à fait fermé la porte et, à ce titre, il pourrait tout aussi bien se révéler redoutable compétiteur dans la perspective du prochain scrutin. Pourquoi? Tout simplement parce que son principal adversaire en politique, en l´occurrence le RCD, n´est plus dans la course. Cela d´une part. De l´autre le FFS, qui a déjà une audience appréciable en dehors de son fief traditionnel, voudrait bien l´élargir et faire en sorte de sortir définitivement du «ghetto» kabyle qui, il faut le dire, ne l´a pas aidé à gagner de nouveaux suffrages depuis qu´il a redécouvert les délices de l´activisme légal en politique. En revanche, du côté d´El-Mouradia les mots d´ordre sont restés les mêmes, à savoir la sérénité et l´engagement.
Pendant ce temps, partout ailleurs dans les institutions concernées, les préparatifs des élections se poursuivent comme si de rien n´était...