L'Expression

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La quadrature du cercle

Alors que l´on parlait tout au long de ces semaines d´un certain réchauffement des relations entre Alger et Rabat, alors que la volonté d´apaisement montrée par les dirigeants des deux pays voisins est mise en exergue, voici que le Maroc remet ça en reprenant le même scénario servi ces dernières années en décidant de faire l´impasse sur le sommet maghrébin de Tripoli. Cela, à la suite du message du président Bouteflika à son homologue sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à l´occasion du 32e anniversaire de la fondation de la Rasd, dans lequel le chef de l´Etat réitère la position officielle de l´Algérie sur la question du Sahara occidental. Ainsi, il semble qu´il y ait un vaste malentendu sur les intentions de l´Algérie de la part de Rabat, laquelle -dans son acharnement à réduire le dossier sahraoui à une simple question de politique et de souveraineté nationale marocaine-, donne l´impression de comprendre, ou vouloir comprendre, l´ouverture algérienne en direction du Maroc comme un abandon ou un renoncement d´Alger à des positions de principes cardinaux qui constituent les fondements de la politique étrangère de l´Algérie. Rabat a ainsi assimilé, ou veut assimiler, à l´évidence à tort, la souplesse et la volonté d´ouverture politique initiées par l´Algérie, -dans la perspective de relance de la construction de l´Union du Maghreb arabe qui a souffert ces dernières années de la prétention du Maroc de lui imposer son diktat- comme une renonciation à ce qui fait sa raison d´être : la défense du droit des peuples à l´autodétermination. Aussi, la décision du souverain marocain de suspendre sine die sa participation au sommet maghrébin de Tripoli, outre de montrer combien le Maroc éprouve des difficultés à admettre le fait que le problème sahraoui reste une question de décolonisation prise en charge par les Nations unies, met à nu le peu d´empressement de Rabat à construire le Grand Maghreb. Or, le chef de l´Etat, Abdelaziz Bouteflika, en réitérant la position de l´Algérie sur la question sahraouie, ne faisait que clarifier la donne politique en réaffirmant un principe clé de la diplomatie algérienne : à savoir le droit des peuples colonisés à s´autodéterminer. Ce qui est le cas pour le Sahara occidental inscrit comme tel dans les annales des Nations unies, le territoire sahraoui étant occupé depuis 1975 par une puissance étrangère, le Maroc. Aussi, c´est sans surprise que le souverain chérifien, Mohammed VI, décide une nouvelle fois, plutôt que de voir la réalité en face, de faire faux bond à ses pairs maghrébins en boycottant le sommet de Tripoli qui devait s´ouvrir aujourd´hui. Le résultat immédiat est la remise sine die d´un sommet attendu de longue date par les peuples du Maghreb. Cette volte-face du souverain chérifien n´est en fait qu´un scénario à répétition déjà servi lors des deux sommets de l´UMA prévus en juin 2002 et en octobre 2003 à Alger qui ont avorté pour les mêmes motifs, la décision de Mohammed VI de laisser sa chaise vide. Or, cette politique de la chaise vide n´a jamais été la solution idoine pour conclure un problème politique qui appelle une solution politique. En tout état de cause, il est clair que le Maroc assume l´entière responsabilité du surplace imposé à l´UMA, tant par la demande de «gel des activités» de l´Union, formulée en 1994 par Rabat qu´en 2002, 2003 et 2005 par les absences injustifiées du souverain chérifien qui se complaît à jouer à l´Arlésienne, mettant ainsi le Maghreb, ses dirigeants et ses peuples face à un dilemme qui n´est pas loin de s´apparenter à une quadrature du cercle.

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