L'Expression

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Le dégel

La levée de l´embargo sur les médicaments de Saidal est un signal fort envoyé à l´endroit de la production nationale. Sans faire dans le chauvinisme, il est certain que le savoir-faire d´un pays se mesure à l´aune de ce que l´on produit dans tous les domaines des techniques et de la science. Si l´Algérie se condamne à n´être qu´un réceptacle pour les produits fabriqués ailleurs, ce pays ne relèvera jamais la tête et son peuple restera un éternel consommateur, et prépare à terme les conditions de sa colonisation ou de sa soumission.
Ce qui n´exclut nullement que dans un créneau aussi sensible, le contrôle de la qualité soit la règle. Or, et tout le monde le sait si la contrefaçon est forte en Algérie, ce n´est pas dans une entreprise sérieuse et soumise à un cahier des charges comme celui de Saidal -une boîte qui a fait ses preuves depuis une longue date maintenant- qu´il faut la traquer. C´est chercher des poux sur une tête propre.
Cela dit, lorsque le ministre de la Santé avait jeté un véritable pavé dans la mare, en reconnaissant que nos laboratoires ne sont pas en mesure de contrôler la conformité des médicaments mis sur le marché, qu´ils soient importés ou fabriqués localement, la plupart des commentateurs ont réagi en disant que c´est à l´Etat, et donc à la tutelle, qu´il revient justement de renforcer les capacités en équipements et en compétences humaines des institutions et des laboratoires chargés du contrôle, et non l´inverse. Quant au générique, ce n´est que justice de voir sa cote monter auprès des pharmaciens et des praticiens de la santé.
Car ce qu´a dit en réalité le ministre, ce n´est pas que les produits algériens soient de mauvaise qualité, mais que les institutions chargées du contrôle manquent de moyens et de compétence, et par conséquent, que nul ne peut garantir l´efficacité des produits mis sur le marché. Bien qu´une telle déclaration ait jeté l´émoi parmi les patients, le personnel médical et les unités de fabrication ou d´importation, le ministre n´a en fait dit qu´une vérité. On peut donc penser que ses propos ont été détournés ou sortis de leur contexte. En revanche, plus grave est la conclusion qui a été tirée de boycotter des médicaments fabriqués par Saidal ou d´autres entreprises nationales, publiques ou privées, notamment l´insuline ou le taniflu, des produits où des investissements lourds ont été consentis, selon des normes strictes, et qui doivent répondre à des situations dramatiques ou d´urgence.
Au moment où les pays occidentaux, effrayés par les taux de croissance à deux zéro de la Chine, dénoncent avec force les délocalisations, on continue chez nous à favoriser les produits made in, y compris auprès des responsables politiques, malgré le prix bas de la main-d´oeuvre et le fait que de nombreuses entreprises, publiques ou privées, n´hésitent pas à installer des unités de fabrication ou du moins de montage ou de sous-traitance en Algérie.

De Quoi j'me Mêle

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