Le Front du Nord
Nous sommes à deux doigts d'un embrasement régional. L'intervention très attendue du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, hier, n'a laissé aucun doute sur ce scénario du pire: l'ouverture d'un deuxième front avec le Hezbollah et probablement l'Iran qui va dégénérer en conflit régional, plus large et surtout incontrôlable. À l'entêtement du sioniste Netanyahu qui refuse toute «trêve temporaire» à Ghaza sans «la libération des otages» défiant la communauté internationale, le Hezbollah réplique par une sérieuse mise en garde mettant côte à côte l'entité sioniste et les États-Unis. Pour sa première sortie médiatique depuis le début de la guerre contre Ghaza, Hassan Nasrallah, a averti, hier, que l'éventualité «d'une guerre totale» était «réaliste», soulignant que «toutes les options» étaient sur la table concernant le front libanais avec Israël. «Nous disons à l'ennemi qui peut songer à attaquer le Liban ou à mener une opération préventive que ce serait la plus grande bêtise de son existence», a déclaré Nasrallah dans son discours. Dans cet échange «d'hostilités» par médias interposés, même la voix du secrétaire d'État américain Antony Blinken a été étouffée, lui qui a affirmé, hier, à partir de Tel- Aviv que «la meilleure voie, peut-être même la seule, est celle de deux États pour deux peuples». Lors d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie américaine a même ajouté que «le seul moyen d'assurer une sécurité durable» à Israël et «la seule façon de garantir que les Palestiniens réalisent leurs aspirations légitimes à un État qui leur soit propre». Ces propos de Blinken cache mal les visées américaines dans la région. 29 jours après le début de la guerre contre Ghaza, les États-Unis déploient un impressionnant arsenal naval en Méditerranée. Près de quinze bâtiments de guerre avec plus de 15 000 soldats, sans compter les sous-marins d'escorte, ont été mobilisés par l'armée américaine.
Et ce n'est pas fini, puisqu'un deuxième porte-avions, l'USS Dwight D. Eisenhower, franchira dans les prochains jours le détroit de Gibraltar. Il est clair que ce débarquement militaire ne vise pas à protéger la paix mais se fixe un objectif bien précis: former une «bulle» navale autour d'Israël en contenant les risques de riposte de l'Iran ou des autres groupes comme le Hezbollah, au Liban et même les Houthis, au Yémen. C'est à cette duplicité américaine que Nasrallah, a répondu fermement: «Votre flotte en Méditerranée ne nous fait pas peur (...) Nous sommes prêts (à faire) face (..).»