L'Expression

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Le temps des dilemmes

Quel que soit le verdict final et officiel du Conseil constitutionnel, attendu au plus tard dans huit jours, le président Bouteflika se succèdera à lui-même avec une très confortable majorité. Le sort en est définitivement jeté. Il s´agit de se pencher, dès à présent, sur ce qui attend les Algériens durant ces cinq années de mandature. Les priorités sont aussi nombreuses que les problèmes posés. Bouteflika ira-t-il d´abord vers la révision de la Constitution afin d´asseoir définitivement son pouvoir et donner suite aux desiderata de la frondeuse Kabylie, ou bien s´attellera-t-il en premier lui à prendre à bras-le-corps les terribles drames sociaux qui minent la cohésion sociale? Il est certain, en effet, que beaucoup de défis se dressent face à un président qui a déjà bénéficié de son délai de grâce, qui connaît les problèmes autant que leurs solutions et qui n´ignore rien des «embûches» dressées sur sa voie. Bouteflika ne dispose d´aucun délai de grâce, tout comme il n´a plus droit à l´erreur. Félicitant le déroulement de ce scrutin, saluant le renforcement démocratique en Algérie, les observateurs européens n´en ont pas moins vivement souhaité que l´état d´urgence soit levé et que plus de libertés soient accordées aux médias et aux partis politiques. Ces appels, en somme, forment une sorte d´échos à ceux, initialement lancés, pour la levée de l´état d´urgence, la légalisation de Wafa, l´autorisation des manifestations publiques et pacifiques et le règlement définitif de l´épineux dossier des disparitions forcées. Un sérieux dilemme fait ainsi face à un chef d´Etat tenté par le régime présidentiel, dans une Constitution taillée sur mesure, s´accommodant forcément mal avec les demandes d´ouvertures démocratiques «souhaitées» par les dirigeants du Vieux Continent. Celles-ci, au demeurant, ne sont pas loin de concorder, dans le fond, avec le grand projet américain portant démocratisation forcée des pays arabes, maghrébins et asiatiques. Certes, notre pays, grâce à ce scrutin, qualifié de «bon» par les capitales occidentales et l´ensemble des observateurs internationaux, va constituer «l´exemple à suivre» pour le restant des Etats concernés, en matière de libertés et de démocratie. Ceci n´est quand même pas une raison suffisante pour s´endormir sur ses lauriers. Tant s´en faut. Un lourd climat de suspicion continue de régner. Après les courts et légers instants d´euphorie, viennent les lourds et longs moments des dilemmes.
De nouveaux pas vers plus d´ouverture, de liberté et de démocratie sont indispensables. Car, qui n´avance pas recule.

De Quoi j'me Mêle

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