Les motifs de l’espoir
Des officines politiques, intéressées par l´affaiblissement du pouvoir en place, vont, sans doute, tenter d´instrumentaliser les deux jours de protestation de l´Ugta pour monter les scénarios les plus invraisemblables, histoire d´enfoncer le clou et de donner de l´Algérie l´image d´un pays sans gouvernail, géré au jour le jour et au profit d´une caste de bureaucrates qui s´enrichit sur le dos des citoyens. Ces mêmes forces politiques, disposant d´un pied dans le système et s´y alimentant à profusion, tenteront de faire un parallèle avec la grave situation conflictuelle que vit le Venezuela. Cependant, une telle comparaison est exclue, si l´on prend en compte l´esprit de responsabilité de l´Ugta. En effet, Sidi Saïd a non seulement été clair sur les objectifs assignés au mouvement de protestation, mais il a insisté sur le fait que les secteurs stratégiques, tel celui de l´énergie, ne souffriraient pas du débrayage. Les engagements de l´Algérie envers ses partenaires étrangers seront donc respectés. C´est là une belle leçon de patriotisme que donne la Centrale syndicale à ceux qui, tapis dans l´ombre, espèrent une dégradation totale du climat social en Algérie et une fracture irréversible entre le plus puissant syndicat du pays et les pouvoirs publics.
Le patron de l´Ugta, sans doute conscient des enjeux politiques qui animent de nombreux cercles mafieux plus ou moins intégrés dans le système, a désamorcé une bombe que les artificiers des clans étaient en train de concocter depuis des mois. Grève générale, il y aura donc, mais dans une optique strictement sociale, à mille lieues des manoeuvres politiciennes. D´ailleurs, les travailleurs qui vont observer le mouvement ne sont pas dupes non plus. Ils savent pertinemment que l´apparente instabilité politique où vivrait l´Algérie est le fait d´un parasitage systématique de toute volonté réelle de réformes. Lesquelles réformes dérangent beaucoup d´individus installés dans une logique rentière qui a largement participé à leur enrichissement.
En tout état de cause, il est établi que les 25 et 26 février prochains constitueront un tournant décisif pour la société algérienne. Elle aura prouvé qu´elle demeure vivante et prête à défendre ses intérêts. De plus, ces deux jours marqueront le passage de l´Algérie d´une situation de guerre à celle d´un combat social sérieux pour un mieux être de la société. A défaut de se réjouir d´un mouvement de grève, l´on peut tout de même relever qu´il renferme en son sein plusieurs motifs d´espoir. C´est tant mieux pour l´Algérie qui avance!
