Quelle arme contre le terrorisme?
Les Américains, décidés à ne laisser aucune chance de survie au terrorisme international, se déploient partout dans le monde et notamment dans la région du Sahel. Leurs spécialistes ont vu dans les étendues désertiques, qui ressemblent à celles d´Afghanistan, un nid idéal pour le développement du terrorisme islamiste. Des sociétés adoptant la religion musulmane, des Etats pauvres et incapables de sécuriser de très vastes espaces où rien ne pousse, une persistance du mode d´organisation tribal et une très grande misère règne dans ces contrées, terrain idéal pour les terroristes d´Al Qaîda ou du GSPC pour recruter de la «chair à canon». Pour les Américains, ce sont-là, autant de catalyseurs au développement du «germe» qu´ils ont entrepris de combattre sérieusement depuis un certain 11 septembre 2001. Les mêmes spécialistes US préconisent donc une présence militaire renforcée et quasi permanente dans la région pour tuer dans l´oeuf toute velléité de la part des islamistes radicaux de se «reproduire» en Afrique après avoir été «vaincus» en Afghanistan. Techniquement, l´initiative américaine est somme toute logique et procède de la prévention, d´ailleurs concept phare des Etats-Unis, depuis la «tuile» de septembre. Cependant, si un raisonnement strictement militaire a sa place dans la stratégie de l´administration Bush, il est clair que l´hyperpuissance américaine risque un autre enlisement de par le seul fait qu´elle ignore totalement le facteur humain. Et pour cause, jusqu´à aujourd´hui, les stratèges de la Maison-Blanche réfléchissent en termes objectifs stratégiques, sans aucune considération pour l´homme. Ainsi, dans leur action dans le Sahel, il semble que le même schéma ait été reconduit, à savoir faire une démonstration de force, affirmer une présence certaine qui ne remettent pas en cause les grands équilibres et tant pis pour les populations locales, s´il vient à l´idée aux terroristes de frapper dans le tas et faire, comme en Irak, des milliers de victimes innocentes. L´essentiel pour les locataires du Pentagone est que les Etats-Unis soient saufs et que les Américains puissent s´y promener en toute quiétude. Or, et l´Algérie, au même titre que les pays du Sahel concernés par le plan «Flint Lock», ne cesse de clamer que la première arme contre le terrorisme n´est autre que le développement durable. Jusqu´à aujourd´hui, force est de constater que les Américains mettent des centaines de milliards de dollars dans leur armement et laissent les miettes au développement du tiers-monde...