Une gouvernance sans relais
Le chef du gouvernement a procédé hier à l´installation de la Commission nationale sur la gouvernance. Composée de personnalités nationales de divers horizons, l´instance d´évaluation est appelée à se pencher sur les performances, tant politique qu´économique du pays. Le rapport finalisé sera soumis à un panel d´experts africains qui va formuler des propositions au gouvernement algérien, dans le but d´améliorer la gouvernance dans différents secteurs. Cela s´appelle le «Mécanisme africain d´évaluation par les pairs (MAEP)». Prévu par l´Initiative du nouveau partenariat pour le développement de l´Afrique (NEPAD), ledit mécanisme passe pour être un précédent dans les relations internationales. D´abord, la soumission à cette évaluation est volontaire et le travail d´expertise est assuré par des spécialistes du continent. L´Algérie, l´une des nations africaines initiatrices de cette démarche, entend sans doute, trouver à travers son évaluation, les voies et moyens de se rapprocher le plus possible de la bonne gouvernance.
L´installation de cette commission intervient alors que le gouvernement est en pleine élaboration de son bilan d´un an de gouvernance qu´il soumettra à l´Assemblée populaire nationale en avril prochain. Il est évident qu´Ahmed Ouyahia défendra la politique qu´il a menée et qui a débouché sur quelques succès politiques, dont la réussite de l´élection présidentielle et l´ouverture du dialogue avec le mouvement citoyen de Kabylie. Cela en sus de la présentation prochaine au Parlement des ordonnances sur les codes de la nationalité et de la famille, ce dernier donnant à la femme algérienne la place qu´elle mérite. Au plan économique, il y a lieu de souligner le consensus obtenu sur la loi sur les hydrocarbures et les privatisations des entreprises publiques. Le chef du gouvernement a donc plusieurs réalisations à son actif. En moins d´une année, l´Algérie a fait quelques pas dans la bonne direction.
Toutes ces réalisations relèvent certes de la bonne gouvernance, mais il est un fait que personne au gouvernement et au sein de l´Alliance présidentielle ne peut nier, c´est que malgré ces avancées, la société algérienne est toujours en butte à une certaine déprime. Les Algériens ne semblent pas totalement satisfaits des intentions des pouvoirs publics. C´est dire donc que ces derniers ont encore un effort à faire pour s´assurer une réelle adhésion de la société à la démarche du gouvernement.
Il y a comme une pièce manquante dans le puzzle Algérie. Il manque un relais efficace pour transformer les actions de l´Exécutif en acquis réels pour la société. Espérons que les experts africains parviendront à trouver ce qui cloche dans un pays où quoi qu´on fasse, il se trouvera toujours quelqu´un pour dire que rien ne marche.