Unité nationale

Lors d´un meeting animé en Kabylie, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a affirmé que la réconciliation nationale ne sera effective qu´une fois la crise dans la région kabyle définitivement résolue. Ahmed Ouyahia a appelé les citoyens de la Kabylie à dépasser leurs rancoeurs et à bannir la haine et l´exclusion pour se consacrer à l´édification de leur région martyrisée par les sanglants événements des années durant, en particulier, et de l´Algérie en général. Or le dernier scrutin relatif au référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale a démontré le contraire du fait que la Kabylie, comme à son accoutumée continue de bouder tout scrutin. Avec cet énième refus, la Kabylie a affiché son aversion pour les urnes. Aussi, il est logique de se poser des questions sur le pourquoi de cette répugnance? En outre doit-on aller jusqu´à dire que les fondements de l´Etat sont menacés? Loin de nous une telle idée quand on connaît tous les sacrifices consentis par cette région, bastion du mouvement national, socle de l´édifice du pays et qui refuse toute exclusion, source d´extrémisme. Vouloir expliquer ce refus par la seule revendication identitaire, c´est diluer d´abord et évacuer ensuite la réelle question posée par une société en quête de démocratie et d´Etat de droit et réduire enfin la complexité de la crise algérienne pour passer sous silence la réalité des rapports sociaux ayant prévalu depuis longtemps. Il est évident que cette approche pessimiste n´est pas partagée par tous. Nombre d´acteurs issus de la scène partisane ou de la société civile, ont toujours exprimé, à travers toute la Kabylie, leur rejet de telles idées et leurs appréhensions de l´évolution de la situation dans le pays, qu´ils estiment en nette régression sur le plan des libertés individuelles et politiques. Cette divergence profonde dans l´appréciation de l´état de la nation ne doit pas faire peur. Elle est, au contraire, l´expression d´une diversité d´opinions qu´il faut absolument encourager dans le débat politique national et notamment dans l´édification d´un Etat souverain, uni et indivisible. Aussi, il est temps de passer aux choses sérieuses au lieu de continuer à jouer au chat et à la souris. Car il y a urgence en la matière. Du fait que le but essentiel d´une bonne gouvernance est un pays stable et uni. D´ailleurs, ne dit-on pas que la primauté du droit, la liberté de parole, les élections justes, un appareil judiciaire indépendant et une fonction publique honnête et compétente sont les éléments fondamentaux de la démocratie? Ils sont aussi les assises d´une saine économie, parce qu´ils sont les caractéristiques d´un pays capable d´attirer des gens, des investissements et des idées de partout dans le monde. Et c´est cela que le peuple dans sa globalité recherche : participer effectivement à la construction du pays et à sa revalorisation.