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Incidences psychologiques du Coronavirus : la petite enfance non épargnée

La petite enfance n'est pas épargnée par les incidences psychologiques de la Covid-19, prévient le Pr Madjid Tabti, Chef de service Pédopsychiatrie à l’EHS de Beni-Messous, mettant en avant les

risques d'exploitation et d'addictions aux écrans auxquels sont exposés les enfants durant cette crise sanitaire. "L’impact de cette pandémie chez l’enfant est souvent sous-estimé, car se manifestant d’une manière différente de celle de l’adulte. En particulier, parce qu’il n’a pas un langage verbal assez élaboré pour exprimer son mal-être. Et, contrairement à ce que l’on peut croire, même un enfant de moins de 3 ans peut être impacté par sa grande capacité à ressentir la détresse des adultes, notamment ses parents, qui lui transmettent leur angoisse", déclare le Pr Tabti à l’APS. Tout en précisant que cette transmission du stress se fait "par leur corps et par le changement d'attitudes" des aînés à l'égard des enfants, il ajoute que les plus âgés de ces derniers "expriment indirectement leur

angoisse à travers des cauchemars, des terreurs nocturnes, le somnambulisme et, parfois, d

es phénomènes régressifs tels que le retour d’une énurésie".

           

"La détresse chez l’adolescent se manifeste par une accentuation de ses tendances à l’irritabilité et de son opposition à l’autorité parentale", explique-t-il encore, faisant observer que "du fait de leur dépendance des adultes, les enfants sont exposés à la maltraitance qui est accentuée durant cette pandémie". C'est le cas, détaille-t-il, en particulier à cause "des tensions induites

par le confinement, durant lequel les parents ont eu du mal à gérer l’instabilité de leur progéniture", relevant que cette pandémie a également occasionné une "accentuation de la dépendance" infantile aux écrans, plus fréquemment usités en l’absence d’autres alternatives d'occupation. Plus globalement, Pr Tabti souligne que les incidences psychologiques et mentales de la Covid-19 "différèrent d’un individu à l’autre en fonction de plusieurs facteurs, les personnes prédisposées à développer des troubles mentaux étant plus impactées que les autres, de même que ceux ayant perdu un ou des êtres chers, etc". Il soutient qu'il y a "une hausse remarquable" de l’incidence des troubles mentaux et du comportement en lien avec la pandémie Covid-19, arguant du

nombre croissant des demandes d’interventions d’urgence reçues, au quotidien, par l'EHS de Beni-Messous. Il précise que ces interventions sont "aussi bien en présentiel, au niveau des urgences de pédopsychiatrie, qu'à distance, via les appels téléphoniques ou par des comptes internet mis à la disposition de la population à cet effet". Le Chef de service évoque, en outre, les patients "dont les pathologies mentales étaient relativement stabilisées mais ayant rechuté" durant la pandémie, imputant cela à une structure familiale "fragilisée par des relations conflictuelles et dysfonctionnelles", aux problèmes économiques, à la promiscuité aggravée par le confinement, à l’isolement social avec

absence de soutien, etc.

           

"Cette réalité est confirmée par des études étrangères qui estiment que cette pandémie peut être assimilée à une guerre caractérisée par un stress collectif favorisant l’apparition de troubles psychiatriques liés aux hantises de mort et de blessures graves ainsi qu'à la recrudescence des

problèmes socio-économiques ", commente le spécialiste, déplorant "l'absence" de données chiffrées sur les consultations psychiatriques en Algérie. Un fait dû notamment à la difficulté de recenser les

téléconsultations qui "se sont développées" durant cette conjoncture, observe-t-il, avant d'aborder les limites de l'offre thérapeutique pour y répondre : "La psychiatrie est confrontée en Algérie aux mêmes difficultés que la médecine en générale, sans compter la stigmatisation qui entoure la maladie mentale", soutient-il, citant notamment "la désorganisation de la hiérarchisation des soins". Celle-ci entraînant "une surcharge des hôpitaux spécialisés en psychiatrie par des activités de soins de base et un déficit de l'offre   d’hospitalisation", relève-t-il, déplorant "l'absence" d'une structure d’hospitalisation psychiatrique dédiée aux enfants et adolescents". Ceci, en plus des "énormes" disparités en termes de rémunération des spécialistes relevant des secteurs public et privé.

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